Mythologie n La version la plus répandue, veut que Anzar, le dieu de la pluie, soit tombé amoureux subitement d'une jolie fille qu'il surprit en train de se baigner nue dans un cours d'eau. Anzar, est une pratique largement ancrée dans les traditions kabyles et d'autres régions du pays. C'est un rituel destiné à s'attirer les faveurs de la nature durant les périodes de grande sécheresse. Autrement dit, à faire tomber la pluie. Son origine remonte aux temps anciens. Deux versions s'affrontent quant à sa signification réelle. La première affirme que les Berbères anciens pensaient que le meilleur moyen d'obtenir une pluie qui commence à se faire désirer, était d'offrir à Anzar, le dieu de la pluie où la pluie personnifiée – là encore, les avis diffèrent – une fiancée qui, en attisant le désir sexuel, provoquerait l'écoulement de l'eau fécondante. L'autre version, et c'est la plus répandue, veut que Anzar, le dieu de la pluie dans la mythologie berbère, soit tombé amoureux subitement d'une jolie fille qu'il surprit en train de se baigner nue dans un cours d'eau. Voyant que la belle refuse de se donner à lui, Anzar, fou furieux, décida que la pluie ne tombera point jusqu'à ce que le cours d'eau soit asséché. Une longue période de sécheresse s'ensuivit. Le dieu jaloux exerça ainsi son chantage jusqu'à ce qu'il parvînt à ses fins : voyant que toutes les sources d'eau s'asséchaient, que le bétail diminuait, que les récoltes devenaient de plus en plus maigres et que les enfants mouraient de soif, les habitants décidèrent un jour d'offrir à Anzar l'objet de son désir. Et la pluie tomba de nouveau en abondance. Depuis, une jolie fille était immolée à chaque sécheresse. Aujourd'hui encore, cette pratique est curieusement observée. Sous une autre forme cependant. Puisque, entre-temps, il y a eu l'avènement de l'Islam qui interdit tout sacrifice humain et qui a apporté un autre rite pour solliciter la pluie en cas de sécheresse : salat Al Istisqa ou prière de la pluie. Dans la quasi-totalité des villages de Kabylie et dans d'autres régions, cette prière à laquelle s'adonnent les hommes, est accompagnée par des subsides du rituel d'Anzar. Ainsi, tandis que les hommes prient le Tout-Puissant dans le strict respect de la tradition musulmane, les femmes et les enfants organisent une procession au cours de laquelle ils collectent diverses denrées qui serviront à la préparation d'un repas collectif. A la tête de la procession, se trouve toujours celle qui passe pour la plus belle fille du village qui joue, pour la circonstance, le rôle de la «fiancée d'Anzar». Tout en évoluant dans les rues du village, la procession chante un même refrain : «Anzar, Anzar, fasse Dieu que la pluie tombe jusqu'à ce l'eau atteigne les racines.» Arrivée devant un précipice, la procession s'arrête non pas pour sacrifier la «fiancée» comme cela se faisait dans l'Antiquité mais pour jeter dans le vide une louche préalablement habillée de chiffons et déguisée en fiancée. Bien entendu, les habitants, dont l'attachement à l'Islam ne peut être mis en doute, ignorent tout des origines de ces pratiques empreintes, avant tout, d'une candeur inégalée. Même la mosquée et les hommes de religion l'ont compris puisqu'ils ont, à travers les siècles, fermé les yeux sur ces traditions qui, faut-il le dire, n'ont entamé en rien la foi des gens.