Tentative n Le Président US tentera d'arracher le soutien de l'Arabie saoudite pour faire pression sur l'Iran. Le royaume a fait savoir, samedi dernier, qu'il n'est pas intéressé par ce projet. George W. Bush se rend aujourd'hui en Arabie saoudite pour tenter de rallier le grand allié arabe à deux entreprises majeures de sa fin de présidence : favoriser la paix entre Israéliens et Palestiniens et contenir une autre puissance régionale, l'Iran. Dans les deux cas, le projet s'annonce ardu. Si l'Arabie saoudite sunnite considère avec anxiété la montée en puissance de l'Iran chiite, elle s'inquiète peut-être plus encore d'une nouvelle guerre américaine, après celle en Irak, qui a déjà servi les intérêts iraniens. Elle paraît suivre au moins avec circonspection l'effort entrepris par M. Bush pour un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens avant fin 2008, et donc la fin de la présidence Bush en janvier 2009. C'est à l'Arabie que M. Bush semblait s'adresser dimanche, dans un discours prononcé à Abou Dhabi, quand il a appelé les dirigeants arabes à «se joindre» aux Américains «en engageant les ressources (nécessaires) pour aider les Palestiniens à bâtir les institutions d'une société libre». C'est à elle et aux autres qu'il s'adressait aussi quand il affirmait la détermination des Etats-Unis à assurer la sécurité dans le Golfe face à l'Iran, dont les agissements «représentent partout une menace pour la sécurité des nations». L'administration Bush a indiqué avant le voyage que l'intention du Président était de rassurer les pays arabes : malgré un rapport récent du Renseignement américain pouvant paraître (à tort selon elle) minimiser le danger nucléaire iranien, les Etats-Unis ne baisseront pas la garde. Le roi Abdallah devait accueillir M. Bush dans les palais de Riyad lundi après-midi en provenance de Dubaï... La question est de savoir si l'Arabie est prête à sacrifier ses relations avec l'Iran. «Nous écouterons avec intérêt toute question soulevée par le Président Bush (...) mais l'Arabie saoudite est un voisin de l'Iran dans le Golfe, qui est un petit lac, et nous souhaitons que l'harmonie et la paix prévalent entre les pays de la région», a déclaré le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud Al-Fayçal. Officieusement, le royaume évite d'être impliqué dans une escalade contre l'Iran. En fait, un journal saoudien, proche du pouvoir, a dénié, samedi dernier, au Président américain le droit de se servir de l'Arabie saoudite au programme de sa tournée dans le Golfe, pour une éventuelle guerre contre l'Iran accusé de chercher à se doter de l'arme nucléaire. «Nous refusons d'être utilisés pour déclencher des guerres ou des tensions avec l'Iran d'autant qu'il est possible de régler l'affaire par les moyens diplomatiques et par le dialogue», avait écrit le quotidien Al-Riyadh.