" Nous avons des banques d'entreprises ". Le constat émane du délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef). Plus explicite, Abderrahmane Ben Khalfa considère que les banques algériennes ne prêtent pas beaucoup aux particuliers. Chiffres à l'appui, il souligne que " les crédits aux particuliers dont font partie les crédits immobiliers et consommation ne représentent que 10% du montant globale des crédits octroyés par les banques ". Ainsi, seul " 200 milliards de dinars ont-ils été prêtés aux particuliers sur un volume plus important de crédit qui est de 2 100 milliards de dinars ", précisera Abderrahmane Ben Khalfa qui s'est exprimé sur les ondes de la radio Chaîne III. Pourtant la demande des citoyens reste très importante d'autant que le crédit est un " segment naissant dans le marché " reconnaît-il. Autre détail fourni, le crédit immobilier représente " deux tiers du crédit aux particuliers alors qu'un tiers est réparti entre le crédit véhicule, personnel et bien immobilier ". Mais la préoccupation des pouvoirs publics est d'arriver à instaurer une réglementation pour éviter toute mauvaise surprise. Il s'agit de mettre à l'abri les clients " du problème de surendettement ". L'exemple des subprimes aux Etats-Unis est là. Néanmoins, le délégué général de l'Abef écarte cette probabilité. " Nous ne sommes pas arrivés à cette situation ", a-t-il déclaré. Mais, pour lui, il y a toujours des " précautions à prendre ". La Banque d'Algérie travaille dans ce sens. " Une centrale de risques pour rassembler toutes les données verra le jour fin 2008 début 2009 ", selon Abderrahmane Ben Khalfa qui souligne, également, qu'une réflexion est engagée pour mettre en place un dispositif réglementaire. Ainsi la nouvelle réglementation " obligera par exemple le client à déclarer les montants de crédit qu'il a contracté auprès des banques et responsabiliser davantage l'emprunteur et le préteur ". Concernant la centrale de risque, ce projet ne " vient pas du néant puisque les banques disposent déjà de statistiques sur tous les clients en plus du contrôle préalable ". Un travail de sensibilisation sera par ailleurs, mené au niveau des guichets et en direction des ménages pour prévenir et éviter toute situation " de surendettement ". Pour l'heure, le phénomène est " maîtrisé chez nous mais les clients doivent surtout maîtriser leurs budgets domestiques ", a déclaré le délégué général de l'Abef. Le rôle de la banque sera, quant à lui, "d'anticiper les risques à travers les nouveaux dispositifs ". A propos de cas de fraude qui pourraient survenir, l'invité de la radio, estime qu'ils existent mais ils sont " minimes et sans grande ampleur ". Les impayés au niveau des banques concernent plus les " entreprises et non pas les crédits aux particuliers ", a tenu à préciser M. Ben Khalfa. Le marché du crédit connaît certes une " expansion ces dernières années d'où cet impératif de l'encadrer " a déclaré enfin le délégué général de l'Abef.