Inconscience n Les associations des parents d'élèves s'excluent toujours des «débats» qui s'ouvrent de temps à autre sur les conditions de scolarité de leurs enfants. La nouvelle crise qui secoue les lycées et le secteur de l'enseignement général public confirme, une fois de plus, la démission totale des parents devant le devenir de leurs enfants. Tout se passe comme si les lycéens concernés par l'examen du bac à la fin de l'année scolaire étaient livrés à eux-mêmes. Jusqu'ici, aucune association de parents d'élèves ne s'est penchée sur cette question de surcharge des programmes pédagogiques et des cours nouvellement dispensés. «Cela n'a rien de nouveau. Cela a toujours été ainsi», déclare un président d'une association des parents d'élèves de Bab El-Oued (Alger). «Dire que les parents d'élèves sont démissionnaires, c'est pour moi imprécis. Il faut savoir que les enseignants, ayant une couleur syndicale ou non, sont aussi des parents. Ce qu'il faut relever, c'est plutôt le silence des associations des parents d'élèves, à leur tête la Fédération nationale», explique-t-il. Ces associations, ajoute-t-il, sont, la plupart du temps, inexistantes dans les établissements. Si elles existent, elles ne fonctionnent pas. Et si elles tentent d'exister, l'administration de l'école cherchera à lui mettre des bâtons dans les roues. «Malgré les textes de loi, malgré les déclarations de bonne foi de la tutelle, les parents ou leurs représentants n'ont jamais été consultés sur quoi que ce soit et ces derniers n'ont rien fait pour que cela se fasse», indique-t-il. D'après lui, la seule occasion où l'on fait appel aux associations, c'est lors des cérémonies de fin d'année scolaire. Une présence symbolique pour applaudir les officiels en train de distribuer des cadeaux. «Logiquement parlant, tout ce qui touche à la scolarité de l'enfant concerne le parent en premier lieu. Des écoles n'ont été correctement équipées en matériel nécessaire que sur pression des associations des parents. La situation étant ce qu'elle est, l'association doit même se battre pour avoir le chauffage dans les classes». Dans cet ordre d'idées, il apparaît que le débat pour un enseignement de qualité est une priorité qui ne tient pas compte de l'avis des parents : «Je ne vois pas ce que les associations peuvent dire, s'agissant de l'élaboration de la politique nationale de l'éducation et des différents programmes pédagogiques, quand de puissants syndicats activant dans le secteur, paralysent tout le secteur à travers le territoire national, mais crient à leur marginalisation par la tutelle.» C'est que les préoccupations des parents sont beaucoup plus terre à terre. «Ils ne se préoccupent de la scolarité de leurs enfants qu'à la lumière de leurs résultats à la fin de l'année. Si un élève redouble dans sa classe ou est exclu de l'établissement, à ce moment-là le père ou la mère se manifeste en catastrophe.» Et ce n'est pas à l'occasion d'une grève de lycéens que tout cela va changer. «Je constate qu'on ne parle jamais, du moins publiquement, des associations des parents et leur apport pour une scolarité meilleure de leurs enfants», conclut-il.