Entre 5 000 à 8 000 personnes ont manifesté hier, samedi, en France contre la rétention administrative des étrangers sans-papiers, une privation de liberté qui pourrait durer jusqu'à un an et demi, en vertu d'un nouveau projet de directive européenne. Les manifestants répondaient à l'appel de diverses associations dans le cadre d'une journée d'action européenne contre l'enfermement des étrangers. Le projet de directive, objet d'une procédure de codécision avec le Conseil des ministres de l'UE, prévoit une harmonisation juridique avec une rétention pouvant aller jusqu'à 18 mois. En France, la rétention ne peux dépasser 32 jours. Dans sept autres pays de l'UE, elle est illimitée, tandis qu'elle atteint déjà 18 mois maximum en Allemagne et à Malte. A Paris, entre 2 900 personnes selon la police et 3 500 selon les organisateurs ont dénoncé l'enfermement des sans-papiers lors d'une marche samedi jusqu'au centre de rétention de Paris-Vincennes, où de légers incidents se sont produits avec les forces de l'ordre.