Pour justifier son interdiction, le ministre français de l'Immigration accuse le collectif SOS Soutien aux sans-papiers d'avoir incité les clandestins à la révolte. Le ministre français de l'Immigration, Brice Hortefeux a demandé, hier, au préfet de Seine-et-Marne, dans la région d'Ile de France, d'interdire le rassemblement de soutien aux sans-papiers, prévu samedi devant le centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot, pour «risque important de trouble public». Une manifestation de soutien aux sans-papiers est prévue samedi devant ce centre de rétention, suite à l'incendie qui s'est déclaré dans l'une de ses installations, le 2 août dernier. Le ministre français qui s'est réuni avec des responsables de la police leur demandant d'«être extrêmement vigilants», après l'appel d'un responsable d'une association «SOS soutien aux sans-papiers», incitant, selon Hortefeux, ses membres «à brûler les CRA». «Il s'agit d'une provocation inacceptable» a indiqué à la presse, le ministre français, tout en confirmant avoir saisi la justice sur l'appel de ce groupe publié par un quotidien. Pour sa part, l'avocat de l'association incriminée, a dénoncé mardi une «manoeuvre politicienne». «On veut détourner l'attention de ce qui se passe dans les centres de rétention, en braquant les projecteurs sur une association», a déclaré l'avocat, qui a souligné qu'à aucun moment l'association qu'il représente «n'a appelé à la destruction et mise à feu des CRA mais bien à leur fermeture». «Des départs de feu, des grèves de la faim, des automutilations, des tentatives de suicide, ce sont des choses qui arrivent tous les jours dans les centres. Un incendie a été allumé il y a deux semaines au CRA de Nantes, sans qu'il y ait de manifestants», a rappelé l'avocat soulignant que «le véritable problème est l'enfermement et le manque de sécurité. Les retenus sont souvent des gens qui sont intégrés depuis 10, 20 ans en France, qui travaillent, qui ont des membres de leur famille en situation régulière». 22 CRA sont opérationnels en France. Leur existence et les conditions dans lesquelles sont internés les étrangers en situation irrégulière en attente de leur expulsion, sont continuellement dénoncées par de nombreuses ONG et associations soutenant les sans-papiers. La Cimade, la seule association habilitée à se rendre dans les centres de rétention, précise dans son rapport 2007, que plus de 35.000 étrangers ont été placés en centre de rétention en 2007. Parmi eux, 242 enfants, dont 80% avait moins de 10 ans, alors que les mineurs sont pourtant protégés par la législation française contre les mesures d'éloignement.