C'est tout un symbole pour le sélectionneur national d'être le seul entraîneur africain au Mondial qui se déroule pour la première fois en Afrique. Rabah Saâdane peut se targuer aujourd'hui d'être à ce jour, le seul entraîneur algérien, arabo-africain, à être présent pour la seconde fois à une phase finale de Coupe du Monde. Et à quelques jours seulement du coup d'envoi officiel de la compétition internationale la plus suivie au monde, le fait est assez rare pour ne pas le souligner aujourd'hui, et aussi pour saluer quelque part le mérite de ce technicien du football national, plutôt discret en la matière. Pourtant, l'Algérie qui s'apprête dans moins d'un mois à entrer de nouveau en lice dans une phase finale où elle a déjà eu le privilège de participer à deux reprises par le passé, reste à ce jour l'unique nation du continent noir et du monde arabe, dirigée par un staff technique algérien. Rabah Saâdane qui avait, pour rappel, contribué une première fois en 1982 à la préparation de la sélection nationale qui allait par la suite, créer la plus grosse sensation au cours d'un Mondial sous la coupe de Khalef, assisté de Mekhloufi et Soukhane, présents sur le banc de touche à Gijon le fameux 16 juin 82, était, quatre ans plus tard, à la tête des Verts au Mondial 86. Et en terre mexicaine chère aux pays des Aztèques, alors que nos amis et voisins maghrébins du Maroc, étaient drivés, à l'époque, par le Français Henri Michel, l'Algérie se faisait un point d'honneur de confier les rênes de son Onze national à un technicien, pur produit de la réforme sportive entamée chez nous en 1977. L'Algérie du foot, a donc presque, de manière naturelle, toujours fait confiance à un technicien du terroir, quand bien même certains étaient plutôt souvent tentés par la filière étrangère. Et les expériences malheureuses passées, marquées par plusieurs retentissants échecs subis par les Verts en la matière, ont finalement remis sur selle un entraîneur comme Rabah Saâdane, comme un signe du destin. Un destin qui a voulu que vingt-quatre années après leur dernière participation à une phase finale de Coupe du Monde, Rabah Saâdane aura de nouveau l'honneur de figurer parmi les trente-deux techniciens qui driveront leurs équipes en terre sud-africaine. Une liste de sélectionneurs nationaux constituée de techniciens de haut rang, quasiment tous européens et latino- américains, et non des moindres. Un cas de figure unique dans les annales du football mondial qui s'était d'ailleurs produit lors du Mondial argentin 78, lorsque le Tunisien Abdelkrim Chetali était à la tête des Aigles de Carthage. Mais aujourd'hui, force est de reconnaître qu'en plus de la lourde et difficile mission qui attend dans quelques jours seulement Rabah Saâdane, ce dernier aura de surcroît, le privilège rare d'être aussi l'unique représentant de ses camarades techniciens arabes et africains. L'Algérie au pays des Bafana Bafana, c'est aussi et surtout tout un symbole aujourd'hui pour l'ensemble des techniciens algériens de football. Et à travers Rabah Saâdane qui a eu le mérite de rester fidèle à cette école qui a formé tant de cadres en la matière, cette nouvelle présence algérienne, la troisième du genre parmi le gotha mondial, provoque un profond sentiment de fierté chez tout Algérien tout autant fier de voir l'emblème national flotter un mois durant au Mondial 2010. Quant à Rabah Saâdane, il peut d'ores et déjà être convaincu que tous les pays arabo- africains seront derrière les Verts. Seule nation à être dirigée par un staff technique national, et qui a de nouveau rendez-vous avec un évènement planétaire toujours aussi prestigieux, l'Algérie du foot «cent pour cent algérien», sera avant tout l'ambassadrice privilégiée du sport roi arabo- africain, avec à sa tête, un technicien bel et bien né chez nous, du côté des Aurès.