Record n Des dizaines de milliers de Palestiniens de la bande de Gaza continuaient ce jeudi, d'affluer vers l'Egypte en quête d'approvisionnement notamment en produits alimentaires, selon des témoins, cités par des médias. Bouclés par Israël depuis le 17 janvier, les habitants de Gaza se ruaient pour le deuxième jour consécutif vers la partie égyptienne de la ville de Rafah, à cheval sur la frontière et vers El-Arich, plus à l'Ouest. A la suite d'une pénurie de produits de base en raison du blocus israélien, la plupart des Palestiniens font des provisions en Egypte, à des prix largement inférieurs à ceux pratiqués à Gaza. Selon des témoins, de nombreux magasins dans la partie égyptienne de Rafah (l'unique point de passage des Palestiniens entre Gaza et le monde extérieur), se sont totalement vidés alors qu'à El-Arich, les commerçants ont commencé à renouveler leurs stocks en se faisant acheminer des marchandises depuis Le Caire. Face à cette situation «préoccupante» dans la bande de Gaza, le Président égyptien Hosni Moubarak a affirmé avoir ordonné à la police égyptienne de laisser passer les Palestiniens pour qu'ils puissent «acheter des produits alimentaires et retourner chez eux». La décision «humanitaire» du Caire à accueillir les Palestiniens a déjà «irrité» le gouvernement israélien. En effet, les responsables israéliens ont rejeté jeudi sur l'Egypte la responsabilité de gérer la situation dans le sud de la bande de Gaza après l'afflux des milliers de Palestiniens vers la frontière avec l'Egypte. Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, interrogé depuis Paris par la radio militaire, a affirmé que les «Egyptiens connaissent parfaitement leurs obligations et ils les rempliront en fonction des accords» conclus avec Israël. Sur le plan politique, le Premier ministre limogé du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a appelé, hier, mercredi, à une «réunion d'urgence» au Caire avec le Président palestinien Mahmoud Abbas et les responsables égyptiens en vue d'obtenir une levée du blocus israélien imposé à la bande de Gaza. Par ailleurs, le Conseil de sécurité de l'ONU a, à nouveau, ajourné, mercredi, ses discussions sur son projet de texte demandant l'arrêt du blocus imposé par Israël dans la bande de Gaza, échouant pour le deuxième jour consécutif à obtenir l'unanimité de ses membres. Le représentant libyen Giadalla Ettalhi, qui assure la présidence tournante, a indiqué que 14 des 15 ambassadeurs membres du Conseil étaient pratiquement d'accord pour accepter la nouvelle mouture d'un texte élaboré par les experts du Conseil. Mais une délégation, a-t-il dit, «a exprimé le besoin de consulter sa capitale», faisant une allusion implicite aux Etats-Unis. L'adoption d'un texte non contraignant requiert l'unaninimité. Le Conseil devrait se réunir à nouveau jeudi à 11h locales (16h 00 GMT) pour tenter de parvenir à un consensus.