Le Pr Si Ahmed du CHU Frantz-Fanon (Blida) estime que le sujet de l'exploitation des organes cadavériques devrait être exposé aux citoyens dans les mosquées en particulier lors des prêches du vendredi pour les préparer. A commencer peut-être par Blida à titre d'essai. «Car j'ai déjà discuté avec la direction des affaires religieuses de Blida pour aborder ce problème avec la population à partir du donneur cadavérique. La loi est claire et la religion aussi. Il reste le problème culturel chez nos familles héritières des corps de leurs défunts qui n'arrivent pas à accepter de les enterrer sans certains organes. On sait qu'ils sont confrontés à la perte d'un être cher, mais ils peuvent sauver d'autres vies humaines, ce qui peut être considéré comme sadaka djarya.» «Nous avons réussi 29 greffes rénales à Blida depuis 2003 avec l'aide des professeurs Chaouche, Lekhal de Rennes, Boudjemaa et Tekluf». «On a beaucoup de cadavres jeunes qui peuvent sauver des vies de plusieurs personnes. c'est anormal que l'Algérie continue d'importer des cornées des Etats-Unis alors que les cadavres existent chez nous par centaines. On peut être donneur de notre vivant par une mention de donneur sur la carte d'identité par exemple», enchaîne le Dr Lahfaya, néphrologue. «Tout décédé est potentiellement donneur en France, selon une loi bien définie et une mention sur un registre de refus, pourquoi ne pas faire la même chose chez nous ?» nous dira le Dr Lekhal de Rennes (France).