Sa réception accuse un retard de plus d'une année. Les praticiens interpellent les pouvoirs publics pour relancer le projet. Lancés en 2005 – le projet devait achevé en 2007 – les travaux de construction de l'institut du rein au niveau du CHU Frantz-Fanon de Blida, qui sont à 50%, n'avancent pas. Proposé par les praticiens et spécialistes à l'occasion de la visite du président de la République en 2001 au CHU de Frantz-Fanon de Blida, l'institut du rein, qui désormais servira à la greffe, n'est pas pour demain. Pourtant, lors de la pose de la première pierre, tous les moyens étaient réunis pour que la structure soit livrée dans les délais. Le coût du projet est évalué à 800 millions de DA avec une clause indiquant la réévaluation du coût du projet. La réception de la structure accuse plus d'une année de retard. Nombreux sont les spécialistes et les praticiens qui interpellent les pouvoirs publics pour relancer le projet dont l'impact a une dimension nationale, alors qu'il s'agit à travers cette structure d'atténuer le nombre important de malades en attente pour pouvoir bénéficier d'une greffe dont la prise en charge à l'étranger n'est plus possible. Selon le professeur Si Ahmed, chef de service de chirurgie au niveau du CHU Frantz- Fanon et un des spécialistes qui suit de près ce projet puisque c'est à lui que revient l'idée de réaliser les opérations de greffe d'organes en Algérie, cet institut devra prendra en charge les pathologies rénales et celles de greffes d'organes. “Nous sommes condamnés à régler ce problème de greffes d'organes à notre niveau, car il y a des milliers de patients qui attendent. D'autant plus qu'aucun pays étranger ne peut rien faire pour eux, pour la simple raison que les pays européens n'ont pas assez de donneurs même pour leurs malades qui meurent en attendant un donneur”, a précisé le professeur qui a évoqué le problème de greffes d'organes avec acuité, en particulier celle du donneur cadavérique qui, selon lui, reste la seule solution. “Aujourd'hui, nous sommes l'un des rares pays musulmans qui ne soit pas ouvert à la pratique de la greffe d'organes à partir de cadavres. Paradoxalement, l'Algérie est le premier pays arabo-musulman qui a ratifié en 1973 l'accord de réaliser des opérations de greffes d'organes à partir de cadavres et il est le dernier aujourd'hui dans ce domaine. Pourquoi cette obstination ? Nous avons des malades qui souffrent énormément et qui attendent dans l'espoir qu'un des leurs accepte de leur donner un organe”, précise encore le professeur Si Ahmed pour qui, selon lui, tout est en place dans le CHU de Blida pour entamer les opérations de greffes d'organes à partir de cadavres. Pour ce faire, une campagne de sensibilisation est en train de se concrétiser sur le terrain, les initiateurs de cette action humanitaire se déploient sur le terrain pour organiser des séminaires tout en invitant les imams, qui restent un moyen de communication efficace pour sensibiliser, lors des prêches du vendredi, les citoyens à comprendre l'importance des greffes d'organes à partir de cadavres qui sont pratiqués en Arabie Saoudite. L'achèvement de la structure est plus qu'urgent car le projet est une première non seulement en Algérie mais aussi sur le continent africain. K. Fawzi