Politique n Le conseil national du FFS a tenu jeudi et vendredi sa première session ordinaire de l'année au siège du parti. «L'année 2008 est une année charnière», a déclaré Karim Tabbou, le premier secrétaire national du parti, faisant allusion aux prochaines échéances électorales (la présidentielle) et à la situation socio-économique du pays jugée «préoccupante». «Le pays vit une situation paradoxale. D'un côté, une situation sécuritaire préoccupante, un front social en ébullition…un immobilisme et une léthargie institutionnelle. De l'autre côté, on ne peut qu'être frappé par les réactions parcellaires et partielles de la population. Les gens sont isolés, désespérés, anxieux, nerveux et ne sont pas heureux», constate-t-il. M. Tabbou dans une série d'observations sur la situation politique et socio-économique du pays note que l'état de la population «continue à se dégrader» malgré les ressources financières disponibles. «Le désespoir des jeunes, premières victimes de la crise sociale, qui cherchent à fuir leurs conditions et qui sont dans la révolte au quotidien, la drogue, le suicide et l'immigration illégale sont des réalités qui illustrent la gravité de la situation». Par ailleurs, le premier secrétaire national du parti d'Aït Ahmed résume la scène politique algérienne actuelle en trois maux : «léthargie», «manœuvres de coulisses» et «grenouillages politiques». «Toutes les institutions vivent dans le marasme, l'impuissance et l'immobilisme. Un débat byzantin s'est installé entre les vrais et les faux protagonistes de l'alliance présidentielle. L'opposition du pouvoir s'associe à ce vrai faux débat. Pendant ce temps, les vrais décideurs se livrent au rituel des stratégies de tension». Devant cette situation, M. Tabbou craint une crise sociale sans précédent. «Pour une fois, le risque d'un dérapage et d'une évolution vers une situation incontrôlée et incontournable est réel». Preuve en est, toujours selon l'orateur, la grève des lycéens et le malaise vécu et manifesté par les syndicats autonomes ainsi que les différentes sorties dans la rue des citoyens à travers le territoire national. Et pendant ce temps, «les dirigeants du pays ne travaillent que pour le troisième mandat de Bouteflika. Comme si le plus grand souci des Algériens tournait autour de cette question», assène-t-il. Côté proposition, le FFS milite pour «engager le pays dans un processus de changement pacifique, négocié progressif et ordonné», un changement qui doit se faire en associant la population. «Ce changement ne peut se faire sans la population et à plus forte raison contre la population. Il se fera avec l'ensemble des forces politiques et sociales». Notons que la première session du conseil national du FFS avait pour ordre du jour le débat autour du programme d'action du secrétariat national et la définition de la nouvelle composante dudit secrétariat.