«Aujourd'hui, j'apprécie la remise spontanée et responsable de son mandat. C'est un acte moral, militant et politique. C'est enfin un acte révolutionnaire» estime Aït Ahmed. Le président du FFS, Hocine Aït Ahmed, confirme sa confiance en le premier secrétaire national du FFS, Karim Tabbou. «Je le (Karim Tabbou, Ndlr) confirme au poste de premier secrétaire pour accomplir les missions qui nous attendent» écrit Hocine Aït Ahmed dans un message transmis au conseil national à l'issue de sa réunion en session extraordinaire tenue ce jeudi à Alger. Mieux encore, Hocine Aït Ahmed persiste: «Aujourd'hui, j'apprécie la remise spontanée et responsable de son mandat. C'est un acte moral, militant et politique. C'est enfin un acte révolutionnaire.» La messe est dite. Karim Tabbou, qui a rendu son tablier au lendemain du double scrutin du 29 novembre dernier, est reconduit à la tête du Front des forces socialistes. Il faut rappeler que le geste du premier secrétaire national du plus vieux parti de l'opposition algérienne a été «motivé» par la débâcle essuyée par le FFS aux élections locales. Cela a, en effet, servi plus que d'argument valable, donc comme alibi, aux «adversaires» de M.Tabbou, pour le fustiger. D'ailleurs, l'on a toujours reproché au premier secrétaire national du FFS, sa gestion de fer des affaires du parti. Et la perte considérable de sièges enregistrée aux élections locales, notamment en Kabylie (région réputée pour être le fief du FFS), n'était qu'un argument de plus pour demander sa tête, même à demi-mot. Sans donner à ses adversaires suffisamment de temps pour préparer l'attaque, Karim Tabbou est passé le premier à l'offensive. C'est ainsi qu'il a annoncé sa démission du poste de secrétaire national du parti tout en affirmant garder sa place de fidèle militant du FFS. Une décision que les observateurs de l'échiquier politique national, n'ont pas manqué de saluer. Cet acte a été, en outre, qualifié de bravoure politique, le premier dans les annales de la pratique politique en Algérie. «Depuis sa désignation, Karim Tabbou a su remplir des missions importantes: la remise en ordre du parti et la remobilisation de la base militante en vue de forcer l'ouverture politique et mettre fin à la politique des sables mouvants. J'apprécie toujours sa contribution décisive à la tenue des échéances internes», écrit Hocine Aït Ahmed dans sa missive adressée au conseil national de son parti. Par cette déclaration, le président du FFS vient non seulement de conforter la place de son «disciple» au FFS, mais encore d'acculer, jusqu'à leur dernier retranchement, ceux qui veulent procéder au morcellement du parti. Contacté hier par L'Expression, Karim Tabbou paraissait optimiste: «Le parti redémarrera sur de bonnes assises!» s'exclame-t-il, et d'annoncer l'installation, avant la fin de l'année en cours, du secrétariat national. Ambitieux, le premier secrétaire national du FFS s'engage, derechef, «à faire du Front des forces socialistes un parti national, et je crois que les dernières élections ont confirmé cette donne», estime le premier secrétaire national du FFS. Des élections qui, selon le leader du FFS, se sont déroulées dans des conditions qui lui sont peu propices.