Opposition n Alors que les autorités parlent d'une nette amélioration des résultats des examens avec un recul de la déperdition, les enseignants, eux, restent très circonspects. La déperdition peut être comprise de deux manières, explique M. Mehdi Kab, directeur du Centre d'orientation scolaire de Bab El-Oued, car, pour lui, le redoublement est aussi une déperdition. «C'est une perte d'une place pédagogique et une déperdition du système.» Le taux de réussite au BEM était l'an dernier de l'ordre de 47% ce qui signifie, selon lui, que «les 52% restants sont un échec, d'où l'importance de l'analyse des résultats de ces recalés par rapport à la réforme engagée depuis quatre années déjà.» A cet effet, il plaide pour une meilleure coordination entre le ministère de l'Education et celui de la Formation professionnelle qui, selon lui, reste la seule mesure à même de résorber cette déperdition. «Il existe, pourtant, une circulaire entre les deux ministères, mais son application tâtonne en raison du manque de sensibilisation», nous a-t-il révélé. Il souligne, à ce propos, que les établissements scolaires sont incapables de reprendre tous les élèves ayant échoué dans leurs cursus scolaire. «Il faudrait que le secteur de la formation professionnelle s'engage un peu plus», insiste-t-il. M. Kab ne manque toutefois pas de nous livrer un pronostic positif compte tenu du recul de ce phénomène depuis la mise sur pied de la réforme scolaire. «C'est un fait, les résultats du BEM et du baccalauréat se sont sensiblement améliorés même si les enseignants continuent à déplorer le manque de base chez les élèves qui passent du primaire au collège et de ce dernier au lycée», affirme-t-il, tout en précisant que le plus important maillon de cette chaîne de réformes, demeure défaillant en l'occurrence la coordination entre les différents cycles. Il préconise «la création d'un conseil de coordination entre les deux paliers pour pouvoir cerner les difficultés de chaque élève. Autrement dit, il s'agit de l'évaluation de près pour corriger et aider l'élève à s'adapter à un nouveau programme beaucoup plus long et plus complexe.» La déperdition reste du point de vue de notre interlocuteur «le résultat de plusieurs paramètres à commencer par la prise en charge, peu adéquate, de certains élèves au primaire.» Cette prise en charge passe, selon M. Kab, par la création de classes d'adaptation à cette catégorie qui seront parrainées par des enseignants spécialisés à même de définir les causes de ce retard. L'échec scolaire est «en fait une accumulation de difficultés d'ordre socio-économique, de suivi, de programme scolaire et parfois même de l'incompétence de certains enseignants.» conclut-il.