Dispositif n Parallèlement à la réforme scolaire enclenchée depuis quelques années, des mesures d'accompagnement visant à faire reculer le phénomène de la déperdition ont été mises en place. Reste à jauger leur efficacité. Parmi ces dispositifs destinés à juguler la déperdition scolaire figure la gratuité des repas pour les élèves, en particulier ceux du primaire dans les zones rurales défavorisées. Cette mesure constitue le premier facteur qui devrait freiner en principe ce phénomène à travers les wilayas de l'intérieur. Le principe de la réintégration d'un plus grand nombre ayant échoué en classe d'examen a été, également, retenu afin d'éviter le taux très élevé de déperditions traditionnelles. Dans cette perspective, les élèves qui ont échoué à la dernière session du baccalauréat et obtenu une moyenne supérieure à 8/20 durant l'année scolaire, ont été tous repris par leurs établissements respectifs. La formation professionnelle reste, par ailleurs, la dernière option vers laquelle se tournent des milliers de recalés du système éducatif. Cette branche permet l'absorption d'un très grand nombre d'entre eux. Le projet de loi d'orientation de l'éducation nationale adopté, l'an dernier, par l'Assemblée populaire nationale a, par ailleurs, pour objectif d'améliorer la qualité de l'enseignement et optimiser le rendement des établissements scolaires afin de réduire au minimum le taux de déperdition. Et ce en relevant le niveau de qualification des fonctionnaires du secteur de l'éducation en exigeant le niveau universitaire à tous les postulants au poste d'enseignant. Toujours pour réduire le taux de déperdition, le ministère de l'Education nationale a décidé de généraliser les cours de soutien et de suivi pour les classes d'examens des différents paliers scolaires y compris le primaire. Une décision justifiée par les résultats jugés satisfaisants obtenus notamment par les classes de 3e année secondaire, dont les élèves ont suivi ces cours. Mettre un terme à la déperdition scolaire qui constitue une des plus importantes menaces sur notre système éducatif, constitue l'un des objectifs de cette opération, c'est pourquoi le département de Ben Bouzid a réitéré sa détermination à mettre un terme à ce phénomène, notamment pour ce qui est du recours des parents à mettre fin à la scolarisation de leurs filles. A cet effet, le ministère compte, selon sa cellule de communication, mettre en place de nouveaux projets de loi. l En raison du taux de déperdition qui demeure très élevé en dépit des réformes engagées dans ce sens, la présidente de l'association Iqraa, Mme Aïcha Barki, estime que les autorités «doivent organiser des sessions de formation en partenariat avec des entreprises privées et publiques au profit des jeunes victimes de ce phénomène et de contribuer ainsi à leur insertion socioprofessionnelle». L'association annonce, dans le cadre de l'intégration de tous ces jeunes, qui, au vu des aléas de la vie, n'ont pas pu suivre jusqu'au bout leur scolarité, le lancement, très prochainement, de classes spéciales. Il s'agit d'une nouvelle expérience qui va permettre à des milliers de jeunes d'avoir, selon la responsable, des aptitudes pour intégrer le monde du travail. «Ce ne sera pas une école de rattrapage, mais juste une initiative à généraliser pour éviter un retour de l'analphabétisme à cause des taux élevés des déperditions scolaires qui menacent tout le travail que nous continuons d'accomplir», a-t-elle tenu à préciser.