Des spécialistes du secteur de l'éducation ont appelé jeudi à Alger à conjuguer les efforts dans la lutte contre la déperdition scolaire et l'analphabétisme en Algérie. “La lutte contre la déperdition scolaire et l'analphabétisme nécessite le concours de tous les intervenants du secteur de l'éducation, à l'instar des associations et des institutions éducatives”, ont-ils soutenu au cours d'une journée d'étude sur la déperdition scolaire organisée par l'Association algérienne d'alphabétisation Iqra, en présence de la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Mme Nouara Sadia Djaâfar. Dans son allocution d'ouverture, la présidente d'Iqra, Mme Aïcha Barki, a indiqué que cette journée d'étude “constitue une occasion pour débattre du problème de la déperdition scolaire et d'évaluer les résultats obtenus jusqu'à présent dans la lutte contre ce phénomène”. Mme Barki a mis en exergue les efforts de l'Etat dans la lutte contre la déperdition, précisant que grâce à l'allocation d'une part importante de son budget à l'éducation, l'Algérie a pu obtenir “des résultats remarquables” dans la scolarisation de base et dans la formation professionnelle. Elle a mis en garde, par ailleurs, contre la recrudescence de la déperdition scolaire précoce qui reste, selon elle, “l'une des causes directes de l'analphabétisme”. Mme Barki a relevé que l'association qu'elle dirige, engagée depuis le début des années 1990 dans la lutte contre l'analphabétisme, “se retrouve face à des demandes de plus en plus importantes des jeunes exclus du système scolaire en quête de formation pour la consolidation de leurs connaissances”. Pour sa part, le secrétaire général du ministère de l'Education nationale, M. Boubekeur Khaldi, a souligné la nécessité de définir le sens de déperdition par les experts de l'éducation en vue de gérer le problème sur des bases scientifiques. “On ne veut plus d'apprentis sorciers dans le secteur de l'éducation, mais de véritables experts à même de préconiser des solutions efficaces”, a-t-il dit. “Le ministère s'est toujours engagé à soutenir les actions menées dans la lutte contre la déperdition et l'analphabétisme”, a ajouté M. Khaldi. Il considère que “la lutte contre ce fléau passe d'abord par la mise en place d'un système d'évaluation fiable”, précisant à cet effet, que le ministère de l'Education nationale travaille, depuis quelque temps, dans cette optique en collaboration avec des spécialistes canadiens. Le même intervenant a estimé, en outre, que les problèmes du transport, de la restauration, le manque de moyens, les conditions sociales difficiles sont, entre autres, les principaux facteurs de la déperdition scolaire en Algérie. Pour sa part, le représentant du ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels a noté que d'importants moyens ont été mis ces dernières années par leur département dans le but de lutter contre la déperdition scolaire. Pour ce faire, “une stratégie globale” a été élaborée en collaboration avec le ministère de l'Education nationale permettant de prendre en charge les élèves sujets à la déperdition scolaire au niveau des différentes structures de la formation professionnelle, a-t-il dit. “Plus de 15 000 élèves ont été placés en 2005 dans des centres de formation grâce à la collaboration des ministères de l'Education nationale, de la Formation et de l'Enseignement professionnels et de l'association Iqra”, a indiqué le même responsable. Synthèse R. N.