La réforme commence, peu à peu, à donner ses fruits, estime le premier responsable du département. Le ministre de l'Education nationale, M.Boubekeur Benbouzid a choisi, hier, le lycée Mohamed-Boudiaf à Dar El Beïda, pour donner le coup d'envoi officiel des épreuves du Baccalauréat. Il a procédé à l'ouverture de l'enveloppe de la première épreuve en littérature arabe. Son département espère atteindre 70% de taux de réussite national au Baccalauréat, à moyen terme. M.Benbouzid a émis le souhait d'une amélioration, cette année, des résultats, même d'un seul point par rapport à l'année dernière. Cette session s'est ouverte, selon lui, dans de très bonnes conditions. Les candidats libres représentent, cette année, 37,60% du nombre total des candidats inscrits, soit une hausse de 80% par rapport à l'année dernière, a-t-il noté. Le ministre a tiré, par ailleurs, des raisons de satisfaction au regard du taux des candidates filles qui s'élève à 58,01%. Un autre élément qui montre, dit-il, que le système politique algérien ne marginalise pas les filles et que c'est plutôt les garçons qui sont les plus touchés par le phénomène de la déperdition scolaire. En revanche, le premier responsable du secteur a rappelé que le Baccalauréat 2008 comprendra six filières, cependant les recalés de cette année seront réexaminés l'année prochaine selon l'ancien système. Le Baccalauréat de 2008 sera unique pour tous, mais avec deux sujets différents, sans le recours au système du rachat, qui n'est pas du tout profitable pour nos enfants, a estimé M.Benbouzid. «La réforme commence, peu à peu, à donner ses fruits. La preuve en est que le taux de déperdition scolaire a reculé au niveau du cycle secondaire, alors que le nombre des candidats scolarisés a augmenté cette année de plus de 18.000 élèves». Ainsi, stress, angoisse, appréhension. Ce sont les mots illustrant l'état d'esprit de Ryma, Houria, Rosa, Amel, Yasmine, Redouane, Hakim et les autres candidats au Bac. Ils passaient, hier, les premières épreuves. Les appréciations se sont différemment exprimées, bien que la tendance prêtait à la satisfaction. Au lycée Aïcha, situé à Hussein Dey, les esprits étaient plutôt sereins. Des petits groupes d'élèves sont formés çà et là devant l'établissement. Ils venaient de passer la matière essentielle de la littérature arabe. Le sujet était accessible pour tous. «Abordable», estime Yasmine, 20 ans. «Le sujet fait partie du programme», explique-t-elle. Amel, sa camarade enchaîne: «celui qui s'est bien préparé peut facilement aborder le sujet». Imane a travaillé dur. Elle a été soumise à un rythme soutenu pendant plusieurs mois. Un seul objectif souhaité: entamer ses études en interprétariat à la faculté d'Alger. Quant à Redouane, 21 ans, recalé, il estime que le sujet de la matinée était plus ou moins difficile. «On ne s'attendait pas à ce qu'on nous donne un sujet sur la poésie», lance-t-il, découragé. Les candidats de la filière lettres et langues étrangères interrogés au niveau du lycée Ali Ammar de Ben Omar s'accordent à dire que le sujet de la langue arabe était abordable et assez facile. «Globalement, le sujet était à la portée de tout le monde», commente Ryma. Cette candidate de 19 ans souhaite devenir une enseignante d'histoire-géographie. Rosa, elle, souhaite devenir journaliste. Elle était assise par terre, tenant des feuilles entre ses mains. Elle révisait, en fait, la deuxième matière programmée pour l'après-midi, à savoir l'anglais. «Pour cette matinée, j'estime que j'ai bien travaillé», dit-elle. Cependant, les élèves que nous avons rencontrés ont tous affirmé qu'ils n'ont pas été concernés par les cours de soutien. «Les professeurs refont les mêmes leçons faites déjà durant le trimestre. Donc, cela ne nous a pas intéressé», expliquent-ils. D'autres, par contre, affirment que ces cours n'étaient même pas dispensés. A l'étranger, les soixante-cinq (65) candidats au Baccalauréat de l'Ecole algérienne internationale de Paris, Malek Bennabi, ont commencé leur examen dans une ambiance sereine et pleine d'espoir. Les responsables de cet établissement scolaire algérien ont mis en place les conditions nécessaires, permettant un bon déroulement de cet examen décisif. A ce titre, huit salles d'examen ont accueilli, dès la matinée de ce premier jour des épreuves du baccalauréat. Parmi les 65 postulants, 45 sont de la filière scientifique, 13 élèves sont inscrits dans la filière des sciences humaines et 7 autres candidats relèvent de celle des lettres et des langues étrangères. Par ailleurs, à une question sur les résultats des examens de fin de cycle primaire, M.Benbouzid a affirmé que le taux de réussite a doublé cette année, confirmant ainsi les prévisions du secteur. Le ministre a inspecté aussi le centre de correction des copies de l'examen du brevet de l'enseignement moyen (BEM) au lycée Ourida-Meddad (El-Harrach-Alger).