Le ministre bahreïni du Travail, Majid al-Alaoui, a estimé que la présence de près de 17 millions d'ouvriers immigrés, pour la plupart asiatiques, dans le Golfe représentait «un danger plus grave que la bombe nucléaire», dans une interview, d'une rare virulence, publiée aujourd'hui, dimanche, par le quotidien Asharq al-Awsat. «La région du Golfe est confrontée à un danger plus grave que la bombe nucléaire, voire qu'une attaque israélienne», a déclaré M. Alaoui, en stigmatisant les hommes d'affaires dans les monarchies arabes du Golfe, les traitant notamment de «cupides» et leurs peuples de «paresseux». Les monarchies pétrolières du Golfe sont regroupées au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG) composé de l'Arabie saoudite, du Bahreïn, du Koweït, d'Oman, de Qatar et des Emirats arabes unis. Certaines d'entre elles sont confrontées à un grave déséquilibre démographique. M. Alaoui a estimé à «17 millions» le nombre de travailleurs immigrés dans le Golfe, venant essentiellement du sous-continent asiatique. Et d'exprimer la crainte, «devant le flux asiatique inquiétant vers les pays du Golfe de voir, d'ici à dix ans, un ministre ou un membre d'un Parlement du Golfe originaire du sous-continent indien». Qualifiant les peuples du Golfe de «paresseux» et de «gâtés», M. Alaoui a ironisé en disant qu'«un lord qui possède des milliards (de livres) en Grande-Bretagne lave lui-même sa voiture le dimanche, alors que le peuple du Golfe est à la recherche de quelqu'un qui lui passe un verre d'eau qui n'est loin que de quelques mètres».