Bilan n «Alger, capitale de la culture arabe» s'est révélée un tremplin pour le Théâtre algérien qui a marqué un retour effectif. «L'année 2007 n'a pas réglé la question du théâtre», a déclaré, hier, lundi, M'hamed Benguettaf, directeur du Théâtre national, lors d'un point de presse. Et d'ajouter : «Elle nous a permis néanmoins de faire une évaluation positive de ce qui se fait en matière de 4e art. Elle nous a permis de découvrir de jeunes talents et de les faire connaître au grand public, en leur donnant la possibilité de se produire.» M'hamed Benguettaf, intervenu dans le cadre d'une conférence ayant pour objet le bilan de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe», a également souligné la nécessité et l'engagement de son département de les accompagner et suivre le parcours de ces jeunes talents. Ainsi, l'année 2007 s'est révélée une année prolifique. «C'était une année de production, de diffusion et de création», a-t-il dit, soulignant que «les objectifs tracés à la veille de la manifestation ‘'Alger, capitale de la culture arabe'' ont été atteints». Force est de relever que le département théâtre était la seule division du commissariat à «Alger, capitale de la culture arabe» à avoir mené à bien sa mission. Près d'une cinquantaine de productions théâtrales, soit près de 800 représentations à travers le territoire national : le produit théâtral qui a drainé, tout au long de l'année, 512 000 spectateurs, a été diffusé dans 45 wilayas, y compris celles du Sud, à l'exemple de Tamanrasset, Adrar, Ouargla… L'événement a permis à 450 comédiens et comédiennes de monter sur scène. «Par ce nombre de pièces présentées, le théâtre algérien a découvert un extraordinaire potentiel humain provenant des quatre coins du pays. La plupart d'entre eux sont des jeunes», a tenu à indiquer M'hamed Benguettaf. Et de relever : «40 metteurs en scène, 12 scénographes ainsi que plus de 200 techniciens ont été sollicités pour participer à cette manifestation.» M'hamed Benguettaf a tenu à signaler que le théâtre national a participé avec près d'une vingtaine de productions. «On a préféré donner l'occasion aux associations et aux coopératives de se produire», a-t-il dit, avant de faire appel aux collectivités locales pour aider les troupes indépendantes et de leur rappeler leur devoir à l'égard de la promotion et du développement culturel. M'hamed Benguettaf a promis que les portes du théâtre national seront toujours ouvertes aux associations et aux coopératives. Cela revient à dire qu'il sera ouvert aux propositions et aux initiatives individuelles. «La politique de notre département consiste à encourager les jeunes talents et à accompagner leurs projets», a-t-il dit. Et de conclure : «Il s'agit d'une dynamique qu'il faut poursuivre à l'avenir pour marquer un retour effectif du théâtre national». Une nouvelle tradition l S'exprimant sur les perspectives pour l'année 2008, M'hamed Benguettaf a estimé que «l'exercice théâtral ne s'est pas arrêté en 2007. Bien au contraire, il se poursuivra tout au long de l'année en cours. Il y a un programme qui s'étalera jusqu'à 2009.» Le directeur du théâtre national a annoncé qu'un atelier de création théâtrale sera prochainement ouvert au sein même de l'établissement favorisant la création – il est question dans cet atelier de développer notamment un théâtre expérimental. Et de dévoiler un projet sur lequel son département a travaillé, à savoir créer une nouvelle tradition théâtrale «les journées théâtrales du Sud à Alger». Ces journées se tiendront éventuellement au mois de juillet. Cette entreprise consiste à faire connaître au public algérois le produit théâtral, tel qu'il se pratique dans des régions où nul ne soupçonne l'existence d'une dynamique théâtrale. Pour ce faire, le théâtre national a pensé une politique pour créer dans les wilayas du Sud des espaces aidant à canaliser et à soutenir la pratique théâtrale. Ces espaces s'organiseront comme des théâtres régionaux. Ainsi, le théâtre national s'engage dans une politique de décentralisation de l'activité théâtrale. «Il faut davantage de coordination entre les théâtres régionaux afin de faire naître des co-productions et organiser des échanges d'expériences, notamment en matière de mise en scène et de techniques artistiques», a-t-il estimé. Répondant enfin à une question sur le peu de productions théâtrales en langue amazighe durant l'année passée, M'Hamed Benguettaf a expliqué que «cela est dû au manque de porteurs de projets», rappelant que la générale de la pièce Fathma version en tamazight de la pièce théâtrale Fatma sera présentée, bientôt sur les planches du théâtre d'Illizi.