Le directeur du Théâtre national a dévoilé la quasi-totalité du programme prévu par son établissement au courant de l'année 2006. On vous le dit en toute confiance et assurance : l'année 2006 sera celle du théâtre algérien. M'hamed Benguettaf, le directeur du Théâtre national algérien, le dit. Et puisqu'il l'affirme, ça ne peut donc être que vrai. Lors de la conférence de presse animée avant-hier au TNA, M.Benguettaf a dévoilé la quasi-totalité du programme concocté par son établissement pour l'année 2006. Ainsi, incontestablement l'événement phare de cette année sera le retour du Festival du théâtre professionnel, prévu chaque année du 25 mai au 3 juin. En prévision de la tenue de cette manifestation, M.Benguettaf a souligné la nécessité de «réunir les conditions nécessaires à sa réussite» et «éviter qu´il ne se réduise à une manifestation se contentant de la présentation des pièces réalisées par le TNA et les théâtres régionaux», estimant que «cet évènement est l´occasion d´animer des conférences et rencontres sur la pensée, la philosophie et la place du théâtre au sein des nations». M'hamed Benguettaf a estimé que le retour du théâtre professionnel, qui a renoué avec ses amateurs après une longue absence, constitue un événement majeur de nature à «réhabiliter le théâtre professionnel, notamment après son institutionnalisation par le ministère de la Culture, à consacrer des traditions théâtrales et à fidéliser davantage de public». Après une absence qui a duré plus de huit ans, le Festival du théâtre professionnel revient. Enfin, on peut souffler et demeurer optimiste, au temps où l'optimisme s'est converti en intrépidité. Cela relève de la témérité car le théâtre professionnel en Algérie n'a plus la même place que celle qu'il avait. Quelle en est la cause? La décennie écoulée a tout soufflé sur son passage. Elle a ébranlé le pays de fond en comble. Aucun secteur n'est épargné. Et le quatrième art en a aussi pâti. Il a profondément souffert après notamment, l'assassinat de ses meilleurs enfants et les départ de plusieurs. Certains ont fui la mort, d'autres ont définitivement renoncé à l'aventure. Cependant, osons inverser la citation proverbiale la plus fameuse et disons: «Tant qu'il y a de l'espoir, il y a de la vie». Le quatrième art algérien continue encore de subsister. Une autre activité dans laquelle le Théâtre national algérien participera activement est les festivités de l'Algérie, capitale de la culture arabe. Dans cette optique, M.M'hamed Benguettaf a indiqué que «le TNA s´attellera à mettre en relief la contribution du théâtre algérien à l´enrichissement du théâtre arabe», rappelant à cet égard que «quelque 30 pièces théâtrales écrites par des dramaturges arabes ont été présentées sur les planches du TNA». Dans le volet production, le conférencier a annoncé, en outre, la réalisation prochaine de quatre oeuvres inspirées du théâtre universel, à savoir Le petit prince d'Antoine de Saint-Exupéry, La maison de poupées du dramaturge norvégien Henrik Ibsen, La maison de frontière de l'écrivain français d'origine polonaise Slawomir Mrozek, Montserrat d´Emmanuel Roblès... La réalisation de ces oeuvres gigantesques sera confiée, a indiqué Benguettaf, à de jeunes metteurs en scène tels que Mohamed Cherchell, Mohamed Khoudri et Ferrah. En ce sens, il convient de souligner que la nouvelle politique du directeur du Théâtre national est d'encourager les jeunes talents. Cela, en vue, bien entendu, d'assurer la relève. Justement, la concrétisation du programme mis en place visant à réhabiliter le théâtre, se base notamment sur l'encouragement de la formation et la relance de certains métiers liés au théâtre. Cela implique, selon le directeur du TNA, la mobilisation «des moyens et ressources financières», estimant par là même que «la volonté à elle seule ne suffit point si l´on aspire à édifier un théâtre novateur et compétitif». Par ailleurs, dressant un bilan des activités du théâtre algérien sur la période s´étalant de septembre 2004 à août 2005, M.Benguettaf a mis en exergue l´affluence du public sur les spectacles et les autres activités organisées par le TNA, qui ont attiré plus de 39.000 spectateurs contre 26 600 en 2003. Entre 2004 et 2005, ajoute M.Benguettaf, le TNA a réalisé 5 pièces théâtrales et deux coproductions, tout en rappelant que certaines pièces ont été jouées dans plusieurs villes du pays.