Pour diverses raisons, dont celle se rapportant parfois à des coûts dépassant les prévisions, beaucoup de nos concitoyens s'arrêtent au beau milieu d'une construction. Des édifices inachevés, habitations et autres se dressent alors un peu partout enlaidissant encore, si besoin est, nos villes. Un nouveau texte de loi vient y mettre un terme. Fini ce décor «sinistre» qui caractérise nos villes et nos villages ? En tous les cas, les propriétaires des constructions «éternellement» en chantier auront désormais 5 années pour se conformer à cette nouvelle loi. Celle-ci «prévoit de mettre fin à l'anarchie qui règne dans ce domaine, qu'il s'agisse d'habitation ou tout autre type de construction, cette nouvelle loi oblige les propriétaires à les achever en recourant à la demande d'un permis d'achèvement des travaux au niveau de leur commune», a souligné Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, hier, lors d'un point de presse hebdomadaire sanctionnant la réunion du Conseil de gouvernement. Selon la nouvelle loi, les propriétaires sont aussi obligés d'être en possession d'un certificat de conformité dans le cas des travaux par tranche. Le responsable a reconnu que cette tâche serait difficile car les constructions non achevées sont devenues «un véritable phénomène dans notre société depuis longtemps, ce qui explique la durée de cinq ans donnée aux propriétaires pour trouver une solution». Par ailleurs, des commissions seront constituées, a précisé le ministre, en vertu de cette loi pour résoudre le problème d'absence de permis de construire ou d'acte de propriété sur un terrain. Conscient des risques d'une solution radicale, c'est-à-dire la démolition, le ministre a écarté cette démarche. «Ce n'est pas du tout une solution, cela pourrait engendrer d'énormes conséquences», a-t-il dit en avançant qu'il existe à Alger par exemple, entre 50 000 et 60 000 constructions illicites. «El-Hamiz compte des quartiers entiers de constructions illicites. Démolir tout ça est improductif. On essayera plutôt de les régulariser, a-t-il souligné ajoutant que les constructions bâties aux alentours de voies ferrées ou sur les canalisations auront un autre sort. L'Aadl n'a pas démissionné … l Chargée de réaliser 55 000 logements, dont 24 000 à Alger, l'Aadl, a préparé plusieurs mauvaises surprises à ses clients. Retard, non-respect des délais de réalisation, résiliations avec certains partenaires, etc. Mais le ministre de l'Habitat s'est voulu rassurant, hier, en soulignant que cette agence réalisera la totalité des projets prévus. «Certes, il y a du retard dans le respect des délais. Mais il faut reconnaître que certains postulants sont éligibles et d'autres non. Et puis nous n'avons de (contrat) avec personne. Toutes les personnes qui ont déposé leurs dossiers peuvent bénéficier d'autre type de logement», reprendra cependant le ministre. Ce dernier a avancé que pour le cas des dossiers transférés à la Cnep, cette dernière agirait selon la disponibilité des assiettes foncières. Logement social : les jeunes d'abord l Un décret exécutif a été examiné hier par le Conseil de gouvernement. Il aura pour objet l'introduction de nouvelles règles pour l'éligibilité à l'accession au logement social. Les postulants sont désormais obligés de toucher un salaire de 24 000 DA au lieu de 12 000 DA. Ils doivent aussi répondre à plusieurs conditions dont la résidence dans la commune au moins depuis cinq ans, ils ne doivent pas non plus avoir bénéficié d'un logement rural, locatif, participatif d'une propriété immobilière et, bien sûr, sociale. Le Conseil de gouvernement a en outre préféré donner la chance aux postulants ayant moins de 40 ans. «Il s'agit de réserver ce type de logements aux demandeurs ayant moins de 40 ans».