Le ministre de l'Education nationale met les parents d'élèves au pied du mur : seront-ils capables de créer une association dans chaque établissement scolaire et d'assumer leur rôle comme il se doit ? A la faveur de la nouvelle loi portant orientation scolaire et qui n'attend que sa publication au Journal officiel pour devenir exécutoire, le parent devient un élément essentiel dans les conseils pédagogiques et organisationnels à tous les niveaux de l'institution éducative. Cette révélation a été faite, hier, mercredi, par le ministre chargé de l'Education nationale, Boubakeur Benbouzid, lors d'une réunion de travail tenue à Alger avec les membres du Bureau national et des coordinateurs de wilaya de la Fédération nationale des associations de parents d'élèves (Fnape). Selon le ministre, les Associations des parents d'élèves (APE) seront représentées au sein des établissements scolaires, dans les commissions de wilaya et même au niveau des commissions nationales. La nouvelle loi sera publiée dans «un futur proche», affirme M. Benbouzid. «C'est la constitution du secteur, une feuille de route de l'institution pour une dizaine d'années», avance-t-il. Le texte, publiquement décrié par les syndicats des enseignants, est le fruit du travail des trois partis de l'Alliance présidentielle (FLN, RND, Hamas), révèle ce militant de la formation présidée par Ahmed Ouyahia. L'entrée en vigueur de cette «constitution» nécessitera cependant la promulgation de 40 décrets exécutifs dont quatre traitent de l'organisation des APE, précise M. Benbouzid. La date de la publication de ces textes n'est pas précisée, mais tout porte à croire qu'ils le seront au même moment que la loi mère. Une fois l'arsenal juridique obtenu, une réunion sera tenue avec comme ordre du jour «l'organisation de la fédération». Défiant ses invités, M. Benbouzid a arrêté un délai de deux mois (jusqu'à fin mars) pour doter d'APE tous les établissements scolaires. Il annonce même la mise en place d'une commission de suivi (ministère / fédération) pour superviser l'opération. «Je suis prêt à envoyer demain matin (aujourd'hui jeudi) une directive à toutes les directions de l'éducation», insiste, confiant, le premier responsable du secteur. Concrètement, la correspondance du ministère, une fois reçue à la direction de l'éducation, servira à rédiger une note qui sera adressée aux directeurs des établissements scolaires. Sur cette base, les chefs de ces établissements adresseront des convocations aux parents pour les inviter à venir participer à une assemblée générale élective. Là se termine la mission de M. Benbouzid qui avertit qu'«aucune école ne doit demeurer sans association des parents». Le reste, autrement dit la mobilisation des parents, incombe à la fédération. Cette dernière arrivera-t-elle à mobiliser les concernés ? Les représentants des parents n'ont pas accueilli cette tâche avec enthousiasme, sachant ce qui les attend : 25 000 écoles sont concernées à travers le territoire national. Commentant le travail de la commission nationale des programmes, le président de la Fnape, M. Dellalou, déclare : «Si nous étions dans cette commission, nous aurions évité beaucoup de problèmes.» Bac : pas de 2e session ni de rachat l Benbouzid a affirmé qu'il n'y aura pas de seconde session du bac, ni de rachat. Selon lui, le bac de juin 2008 se déroulera en une seule session pour les nouveaux programmes et les anciens. «Oubliez la deuxième session», a lancé le ministre à l'adresse des responsables de la Fédération nationale des associations des parents d'élèves (Fnape). Evoquant des «blocages» le jour de l'examen, le président de la Fédération, M. Dellalou avait appelé le premier responsable du secteur à donner une «deuxième chance à nos enfants», estimant qu'un candidat ne devrait pas être renvoyé uniquement pour un 9,99/20. «Un petit effort SVP !», a-t-il demandé. La réponse de M. Benbouzid a été catégorique. «C'est une décision du gouvernement.» «A vous écouter, les élèves resteront à la maison et je leur donnerai le bac. Le bac algérien doit rester un bac», a ironisé Benbouzid. S'agissant de l'allégement des programmes des classes terminales, le ministre a affirmé qu'il ne peut prendre la décision à la place des spécialistes, rappelant qu'une commission de suivi veillera à ce que tous les établissements soient sur la même longueur d'onde dans l'application des programmes en vigueur.