Pas de meetings, pas d'interviews : le temps d'un match de football américain, la campagne présidentielle la plus intense de l'histoire devait rester en suspens, permettant à candidats et électeurs de communier dimanche dans la religion du Superbowl. Le démocrate Barack Obama avait programmé un rassemblement électoral dans la matinée sur la côte Est, à Delaware, histoire d'être certain de rentrer chez lui, à Chicago à temps pour se mettre devant la télévision et regarder la finale du championnat de football américain en compagnie des agents chargés de sa sécurité. La sénatrice new-yorkaise Hillary Clinton, son adversaire dans la course à l'investiture démocrate pour la présidentielle de novembre, devait s'accorder une pause à Minneapolis pour regarder son équipe des Giants en découdre (et gagner au bout) avec les Patriots de Boston. Le républicain John McCain, donné largement favori par les sondages, a fait savoir qu'il serait à Boston, plutôt que dans son fief de l'Arizona où se déroule le match, et qu'il regarderait probablement l'événement en compagnie de son équipe de campagne.