Climat n Les salaires, les indemnités, le régime de retraite sont, entre autres, les ingrédients d'une grogne annoncée. Chauffeurs de taxi, praticiens de la santé, travailleurs de l'éducation, professeurs de l'université, boulangers, l'Intersyndicale de la Fonction publique et bien d'autres semblent décidés à jouer, à l'unisson, les mêmes notes pour ne pas rater la «partition» d'une fronde généralisée adressée au gouvernement. Seule, la Coordination nationale des syndicats des ports a décidé de suspendre temporairement sa grève annoncée pour ce mercredi préférant retourner dès samedi, à la table des négociations face à la direction générale pour résoudre définitivement le problème de la revalorisation des salaires. Pour bon nombre d'observateurs, si les quelque 14 000 dockers éparpillés à travers les 10 principaux ports du pays avaient débrayé aujourd'hui, l'économie nationale aurait à perdre un milliard de dinars par jour. Loin des quais, les chauffeurs de taxi haussent ostensiblement le temps. Une grève générale et illimitée se profile à l'horizon si jamais les doléances, émises depuis longtemps par le syndicat affilié à l'Ugca ne sont pas prises en compte par le ministère des Transports. L'amnistie fiscale et l'effacement des dettes antérieures figurent, entre autres, parmi les revendications annoncées, en plus de la réactivation de la commission technique en veille depuis… 2001. La Coordination nationale des adjoints de l'éducation vient d'annoncer, elle, son adhésion au mouvement de grève de trois jours, les 24, 25 et 26 février prochains, prévu par la Coordination des syndicats autonomes de la Fonction publique. Lors d'une conférence tenue hier, son porte-parole, Mourad Fertaki, avait attribué l'ébullition du corps des enseignants à «la dégradation par échelon des travailleurs» et estime qu'avec le nouveau statut «les adjoints de l'éducation ne pourront jamais prétendre à une promotion». Pour sa part, l'intersyndicale qui regroupe les syndicats de l'éducation (Cnapest, CLA, Satef, Snte et Ceca), de l'administration (Snapap) ainsi que des paramédicaux (SNPEPM), appelle à la grève les 10, 11 et 12 du mois en cours pour faire aboutir sa plateforme de revendications : «Des salaires, des indemnités et une retraite de dignité». Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) avait, lui aussi, menacé de recourir au bras de fer. Réuni les 23 et 24 janvier 2008 en session ordinaire, le Conseil avait voté le recours à une grève nationale de 15 jours renouvelable à compter non pas comme le font les autres au mois de février, mais au de mai 2008. Dernier fait en date la section de l'USTO vient de se joindre à l'appel du débrayage. Et comme une grève en cache une autre, les boulangers risquent, eux aussi, de ne plus allumer les fours. A l'est du pays et dans presque la même ambiance électrifiée, des hôtels sont paralysés depuis hier. A Constantine, ce sont les travailleurs des deux grands hôtels : Cirta et Panoramic qui sont entrés en grève par solidarité avec leurs collègues de l'hôtel Essalem de Skikda, lesquels ont débrayé depuis le 30 du mois dernier pour une vieille histoire d'indemnités.