Envergure n Avec le Cheliff, la Tafna et le Rummel, la Soummam est l'un des plus grands cours d'eau d'Algérie. Les cours d'eau s'organisent en réseaux hydrographiques, assemblages de rivières principales et de leurs affluents. Les ruisseaux se jettent dans les rivières les plus importantes qui, elles-mêmes, vont constituer le principal cours d'eau. Pour cette raison, on dit que ces réseaux de rivières et de vallées sont hiérarchisés. Les réseaux hydrographiques drainent des bassins. Chaque bassin est séparé des bassins voisins par une ligne de partage des eaux qui correspond souvent à des accidents structuraux (sommets d'anticlinaux, d'escarpements de failles…). Les résultats du travail de creusement réalisé par les eaux qui ruissellent et qui se concentrent en ruisseaux, rivières ou fleuves, aboutissent à la formation des vallées. Ces dernières sont les formes de relief les plus répandues à la surface de la terre. Le nombre et la densité des rivières dans un même bassin hydrographique dépendent de la nature du sol. Sur les terrains imperméables, presque toutes les eaux de pluie ruissellent à la surface. Un réseau serré de rivières est nécessaire pour les évacuer. C'est pourquoi la densité des vallées y est plus élevée. Sur les terrains perméables, en revanche, une grande partie des eaux s'infiltre dans le sol et les vallées sont alors moins nombreuses. La rivière creuse son lit, en arrache des matériaux qu'elle transporte et qu'elle dépose. Elle exerce ainsi trois actions : action érosive, action de transport et action d'accumulation. Les réseaux exoréiques jouent un rôle très important dans le cycle de l'eau ; ce sont eux, en effet, qui assurent le retour à la mer de la plus grande partie des précipitations tombées à la surface des continents. Lorsqu'on se met à contempler l'embouchure de la Soummam sur le pont qui ouvre la Route nationale n°9, il est certainement difficile d'imaginer que les eaux qui, à ce point, rejoignent la mer, ont pour premières origines les monts de Aïn Oulmane, au sud de Sétif, le mont Dirah, au sud de Bouira, et l'extrême ouest du Djurdjura. Il se trouve en effet que la géographie physique de la région, positionne les sources les plus méridionales de la Soummam aux limites de la zone semi-aride caractérisée par des rigueurs liées au climat continental, alors que les sources les plus proches sont situées dans les territoires humides au climat tempéré. La Soummam constitue un réseau hydrographique dense et bien fourni, particulièrement dans sa partie située dans l'Atlas tellien : Djurdjura, Babors et Biban. Son bassin versant couvre une superficie de 9 090 km2 s'étendant sur quatre wilayas : Bouira, Bordj Bou-Arréridj, Sétif et Béjaïa. Avec le Cheliff, la Tafna et le Rummel, la Soummam est l'un des plus grands cours d'eau d'Algérie. Le réseau hydrographique de la Soummam est de type exoréique, car il se déverse dans la mer au niveau de la ville de Béjaïa, contrairement aux réseaux des Hauts Plateaux du Sud et du Sahara où les eaux s'infiltrent dans les nappes souterraines où s'accumulent dans de vastes mares appelées chotts.