Profanes n Beaucoup de femmes enceintes ne consultent un gynécologue que lorsqu'elles rencontrent des problèmes. Les examens prénataux sont très importants pour une grossesse saine et sans risque, c'est ce que les médecins conseillent. En Algérie, et depuis un certain temps, nul ne peut ignorer que les nouvelles technologies dans ce domaine ont été introduites en force. Mais ce n'est qu'une minorité qui y a accès ou qui y recourt. Les examens cliniques sont vitaux pour une femme enceinte. «Moi, je définirais le processus de la grossesse comme un avion qui décolle d'un aéroport à un autre. Quand l'avion est au sol, c'est la période de l'embryon qui va de 0 à 3 mois. Durant cette étape, la femme doit subir des examens cliniques pour la prévention. Il faut qu'elle contrôle sa santé générale (hypertension artérielle, diabète, allergie…)», souligne le professeur Tayebi. La deuxième étape, selon le professeur, est celle qui va de 3 à 6 mois, et c'est là que la femme enceinte doit faire des échographies régulièrement, qui restent l'examen clé du fœtus et des Rythmes cardiaques fœtaux «RCF» et qui ne coûtent que 1 000 DA, la séance. La troisième étape est celle qui concerne étroitement la maman qui doit avoir un régime alimentaire spécial et une hygiène de vie adaptée : éviter les travaux fatigants, les médicaments déconseillés, la cigarette, l'alcool…. Mais malheureusement et faute de moyens d'instruction et d'information, une grande majorité de femmes n'a pas toujours recours à ces mesures pourtant simples. Une gynécologue à Belcourt nous donne une idée : «les femmes que je reçois ont souvent un bon niveau d'instruction et me racontent sans tabou leurs problèmes. Elles viennent consulter par précaution d'abord. Cependant, les femmes d'un certain âge, celles qui dépassent la quarantaine ou celles qui ont fait de nombreux accouchements ou les femmes rurales ne consultent qu'en cas de graves complications de leur état.» «Cette conduite préventive est absente même chez les femmes qui ont des facteurs favorisant les complications (celles qui ont de nombreux accouchements, celles qui ont subi une césarienne ou celles qui ont fait une hémorragie de délivrance lors de leur dernier accouchement», explique le professeur Tayebi. Ce dernier explique justement que c'est souvent l'hémorragie de la délivrance qui reste la cause principale de mortalité maternelle. «Quand nous recevons des femmes qui viennent accoucher, nous leur posons des questions sur leurs antécédents et nous leur faisons confiance, mais si elles mentent, c'est leur problème et elles seront les seules perdantes. Je dois dire que beaucoup de femmes manquent de civisme et nous cachent des choses sur des maladies qu'elles ont», dit-il. Même constat chez les médecins généralistes, les premiers à être consultés normalement et qui se chargent de conseiller la patiente d'aller consulter un spécialiste.