Résumé de la 11e partie n La diffusion des cassettes vidéo et des photos envoyées par Cho jette la confusion parmi les étudiants. Ce massacre, appelé par la presse américaine, school killer «assassinat d'écoliers», n'est pas le premier du genre aux Etats-Unis, mais il s'agit du massacre qui a causé le plus de victimes, si on exclut l'attentat à la bombe à la Bath School, dans le Michigan, en 1927, qui avait fait quarante morts. Parmi les school killer les plus récents aux Etats-Unis, il y a les 16 morts de l'université du Texas en 1966, les 15 morts du massacre de Columbine en 1999. Le 18 avril, une nouvelle alarme s'est produite à Virginia Tech. Des policiers se sont déployés dans tout le campus, on a procédé à l'arrêt des cours, on a interdit aux étudiants de sortir. Mais ces craintes se sont révélées infondées et l'alarme a été levée. Les jours suivants, on a tenté de cerner la personnalité de Cho, dans l'espoir de comprendre son geste. Ainsi, on a découvert que deux années auparavant, Cho avait été accusé de harcèlement par deux étudiantes. On a appris également que le jeune homme avait été envoyé par son entourage dans un institut psychiatrique, parce qu'on craignait qu'il se suicide, mais on ne sait pas combien de temps il y est resté. En tout cas, tous les témoignages vont révéler le caractère effacé de Cho. Un de ses camarades, qui occupait une chambre à côté de la sienne, Grewar Karan, apporte ce témoignage : «C'était quelqu'un de réellement timide. Il était très calme et ne parlait pas beaucoup. Plusieurs fois j'ai voulu discuter avec lui, mais c'était quasiment impossible. Il disait juste «Hi !» (salut) et ne relançait pas la conversation. On a juste conclu que c'était un grand solitaire, et c'est tout. Il n'avait pas de petite amie. Il était absolument seul et replié sur lui-même. Il passait son temps en cours ou restait dans sa chambre. Je ne lui connaissais pas d'activités sportives, comme le football ou le basket que nous pratiquions à l'université. Quarante-huit heures après les événements, la colère s'est mise à monter parmi les étudiants. On reprochait à la police de l'université de ne pas être intervenue à temps et de ne pas avoir fait évacuer le campus. Le débat, qui a généralement lieu après ce genre de tragédie, a concerné la vente libre des armes aux Etats-Unis. Le président américain, qui a assisté à une cérémonie à la mémoire des étudiants, a été interpellé sur cette question, mais il a refusé d'y répondre. «je suis venu partager le deuil des parents et les aider à surmonter cette épreuve. Pas pour débattre de ce genre de chose !» En fait, les autorités américaines ne veulent pas remettre en cause un amendement de la constitution autorisant les gens à posséder des armes. Les armes étant en vente libre, d'autres massacres sont à redouter (à suivre...)