Les prix de la viande blanche s'acheminent vers une augmentation inévitable avec la nouvelle crise qui frappe la filière avicole. L'Association des aviculteurs estime, en effet, les pertes à 13 milliards de dinars pour l'année 2007. Cette crise intervient à la suite du renchérissement que connaissent les prix des aliments de bétail qui ont augmenté de 30% en l'espace d'une année. La production est passée ainsi, de 24 millions à 8 millions de poulets par mois en deux ans. Le prix de la viande blanche qui représente actuellement le quart du prix de la viande rouge, risque, à cet effet, de voir cet écart se resserrer de plus en plus. Il faut s'attendre, selon Mokrane Nezouane, le président de cette association qui est intervenu, hier, sur les ondes de la Chaîne III, à acheter le poulet à 250 DA le kilo et à près de 300 DA la plaquette d'œufs. Aujourd'hui, on parle d'une consommation d'environ 10 kg de viande blanche et de 150 œufs par habitant et par an. Ces statistiques seront revues à la baisse dans quelque temps si la crise persiste, selon M. Nezouane. Ces répercussions ne vont, tout compte fait, pas se limiter au consommateur. Elles vont, de toute évidence, s'étendre aux producteurs dont beaucoup vont abandonner la profession, alors que d'autres sont déjà surendettés. «C'est le cas de la plupart d'entre eux», assure M. Nezouane. Les risques de perte d'emplois sont également énormes. 50 000 emplois sont dans le collimateur de cette crise. Et les premiers à en faire les frais seront, de toute évidence, les petites exploitations qui auront du mal à supporter ces nouvelles charges. Ces craintes ont été transmises à la tutelle à laquelle il a été demandé une suppression de toutes les charges fiscales, du moins, momentanément.