Opinion n Tant que la crise financière internationale persiste, il serait «hasardeux» de relancer la privatisation du CPA. Invité au forum d'El-Moudjahid, hier, pour débattre de la thématique de la crise financière mondiale et de son impact sur les pays émergents tels que l'Algérie, Malek Serraï, consultant international en économie, a indiqué que l'Algérie est extrêmement sensible à toute crise économique internationale à cause de sa dépendance au dollar américain. De fait, l'économiste international préconise de diversifier les dépôts afin de limiter les risques. «A mon avis, l'Algérie gagnerait à diversifier ses dépôts en d'autres monnaies étrangères que le dollar américain», a-t-il indiqué. Et d'ajouter : «Laisser des dépôts en dollars seulement, à l'heure actuelle, est très dangereux.» D'après lui, il serait judicieux de transformer la manne financière également vers la Grande-Bretagne, le Japon et l'Allemagne vu leur santé économique bâtie sur des bases solides. Cela est dû, d'après le conférencier, à la crise dite des «subprimes» (crédits immobiliers à risque) qui a son origine aux Etats-Unis pour s'étendre, par la suite, au reste du monde. Tenant compte de cette «situation fragile», l'invité du forum d'El-Moudjahid a tenu à alerter et à sensibiliser l'opinion publique, notamment les opérateurs économiques à faire attention dans le cadre de leurs relations financières internationales pour éviter de subir des pertes dues aux éventuels dysfonctionnements chez les partenaires étrangers. «Vu l'état des marchés financiers internationaux, il y a nécessité de faire preuve d'une grande vigilance dans les transactions avec l'extérieur», a-t-il conseillé. Par ailleurs, abordant le cas de l'arrêt du processus de privatisation du CPA, le consultant international a tenu à saluer la décision des autorités qui l'ont repoussée à une date ultérieure. Pour M. Serraï, tant que la crise financière internationale persiste, il serait «hasardeux» de relancer la privatisation du CPA. Pour rappel, le premier argentier du pays avait affirmé récemment que cette opération ne sera relancée que lorsqu'il y aura une transparence totale sur les comptes des partenaires éventuels de cette banque publique algérienne. Cependant, le problème de communication reste, d'après l'orateur, crucial dans nos institutions bancaires et entreprises. Cela ne peut permettre la transparence dans la gestion de nos ressources. «Il faut que les responsables de ces institutions communiquent leurs bilans et leurs comptes afin qu'on puisse les aider à prendre des décisions judicieuses quant à leurs transactions économiques», a-t-il souligné. Cela dit, la société civile a le droit de savoir ce qui se passe dans la sphère financière du pays et ce, à travers «la publication de bilans et de comptes des acteurs économiques nationaux», a-t-il conclu.