Les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Turquie ont reconnu, hier, lundi, l'indépendance du Kosovo, et une quinzaine d'autres pays de l'Union européenne sont prêts à le faire, à la grande colère de la Serbie qui a dénoncé devant les Nations unies, un danger pour «l'ordre international». La proclamation d'indépendance de dimanche continue également de susciter le mécontentement de la Russie. Et la crainte que la reconnaissance du Kosovo n'encourage les séparatismes dans le monde a été exprimée par plusieurs pays européens, membres de l'UE ou non, et en Asie par des pays comme la Chine et le Sri Lanka. Après la journée historique de la proclamation d'indépendance, le premier acte du gouvernement du Kosovo a été d'envoyer, hier, des demandes de reconnaissance. Celle de Washington, principal soutien de l'accession du Kosovo à l'indépendance, a été annoncée par la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice. «Les Etats-Unis reconnaissent aujourd'hui formellement le Kosovo comme un Etat souverain et indépendant», a-t-elle déclaré dans un communiqué. Intervenant devant le Conseil de sécurité de l'ONU, le président serbe Boris Tadic a mis en garde, hier, lundi, contre un précédent dangereux qui causera «des dommages irréparables à l'ordre international». «Il y a des dizaines d'autres « Kosovo » à travers le monde qui attendent que l'acte de sécession de celui-ci devienne réalité... Je vous avertis très sérieusement du danger d'escalade de nombreux conflits existants, du réveil de conflits dormants et de l'instigation de nouveaux conflits», a-t-il fustigé. Belgrade a ordonné à son ambassadeur à Washington de quitter les Etats-Unis. La même mesure a été prise contre tous les pays qui ont reconnu le Kosovo.