Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, a mis en garde hier contre une reconnaissance unilatérale de l'indépendance du Kosovo, avertissant qu'elle serait «lourde de conséquences» et «provoquerait une réaction en chaîne» dans les Balkans et ailleurs. «Une reconnaissance unilatérale (du Kosovo) sera lourde de conséquences», a dit à la presse à Nicosie le ministre russe qui effectue une visite de deux jours à Chypre. «Je suis convaincu qu'une réaction en chaîne s'ensuivrait dans les Balkans et d'autres régions du monde», a-t-il ajouté. Ceux qui sont prêts à reconnaître la province séparatiste albanophone de Serbie «violeront le droit international et nous ne soutiendrons pas une telle violation», a poursuivi le ministre russe. «Je voudrais souligner que dans le cas d'une déclaration d'indépendance unilatérale du Kosovo et de la reconnaissance de cette indépendance, cela aura des conséquences». «Ceux qui entretiennent de tels projets doivent en examiner avec beaucoup d'attention les conséquences», a-t-il averti. Les autorités kosovares albanaises ont indiqué qu'en cas d'échec des négociations à la date limite de ce lundi (hier), elles proclameraient unilatéralement l'indépendance du Kosovo, mais qu'elles le feraient en concertation avec les Américains et les Européens. Plusieurs responsables européens à Bruxelles ont estimé hier à Bruxelles que les pays de l'UE étaient en train de surmonter leurs divisions sur la reconnaissance d'un Kosovo indépendant et de se rapprocher d'une position commune sur la marche à suivre, seul Chypre étant encore réticent. La République de Chypre, dans le sud de l'île divisée depuis 1974, redoute qu'une reconnaissance d'une déclaration d'indépendance unilatérale des Kosovars puisse être utilisée comme précédent par la République turque de Chypre du Nord (RTCN), reconnue uniquement par Ankara. Vendredi, les médiateurs internationaux sur le Kosovo (la troïka Etats-Unis/Russie/UE) ont remis leur rapport aux Nations unies, établissant un constat de désaccord persistant entre Serbes et Kosovars albanais sur l'avenir de la province séparatiste albanophone de Serbie, après quatre mois de négociations.