Examen Une commission de sages doit rendre ses conclusions aujourd?hui pour exposer les multiples aspects d'un malaise dans une communauté qui représente près de un dixième de la population. Le voile islamique continue de susciter la polémique en France. Il symbolise quelque chose de dangereux dans un pays où vivent plusieurs communautés et plusieurs confessions. Il est perçu comme la manifestation de l'intégrisme religieux, du sexisme. Mais en réalité derrière le voile se cachent les difficultés des cinq millions de musulmans en France à trouver la voie de l?intégration. Réunie depuis des semaines pour débattre du port, notamment à l'école, de ce signe de conviction religieuse, une commission de sages doit rendre ses conclusions aujourd?hui, jeudi, mais elle a surtout servi de tribune pour exposer les multiples aspects d'un malaise dans une communauté qui représente près d'un dixième de la population en France. «Il ne faut pas croire qu'en traitant ponctuellement la question du voile, on aura traité l'ensemble des problèmes qui sont derrière le voile», a récemment souligné un ancien ministre socialiste de l'Economie, Dominique Strauss-Kahn. Le refus d'autoriser le port du voile à l'école et dans les administrations transcende les clivages politiques en France. Il va, au nom de la laïcité imposée par la loi il y a un siècle, du président Chirac, qui y voit une «agression» contre la France au maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoé, qui vient de suspendre une employée municipale ne voulant pas ôter son foulard. La polémique porte plutôt sur l'opportunité et l'efficacité de légiférer pour régler un problème qui ne concerne qu'une minorité de musulmans ou de chercher plutôt à les convaincre. Cette position est défendue par les églises chrétiennes qui soulignent qu'une loi pourrait être «ressentie comme discriminante» par les musulmans. Dans une démarche exceptionnelle, le Conseil des églises chrétiennes en France, qui regroupe catholiques, protestants et orthodoxes, s'est prononcé, dans une lettre à M. Chirac, contre une loi interdisant le voile islamique, soulignant que «l'enjeu du débat est la réussite de l'intégration».