Sans moyens matériels ni prise en charge, la boxe africaine n?a dû ses moments de gloire qu?au talent de ses boxeurs et à leur courage. Comme le football, la boxe en Afrique est dépourvue de moyens. Le noble art de ce continent s?était illustré en premier lieu grâce à l?existence de beaucoup de boxeurs, qui ne demandaient que cette petite prise en charge pour étaler leur savoir-faire. D?ailleurs, plusieurs Africains avaient débarqué par le passé dans l?Hexagone pour atterrir chez Roger Ben Saïd (originaire d?Oran), dans la salle de la rue Charles-Baudelaire. Les Emebe, Suze, Sounkalo, Sangaree, Meck, Nkalenteté, le Tuniso-Malien naturalisé italien sous le nom de Nino Rocca et surtout Kalembaye et Bouali le Tunisien qui sont devenus champions du monde. D?autres authentiques champions africains ont atteint ainsi les cimes de la hiérarchie mondiale à l?image du Franco-Sénégalais Louis Phal Siki, premier Africain champion du monde de boxe après avoir battu le légendaire français Carpentier le 22 septembre 1922. Les noms des deux Ghanéens John Mugabi et Nelson Azumah ont marqué aussi l?histoire du noble art africain et mondial. Le premier avait imposé le respect au milieu des ténors des poids moyens où les Hagler, Léonard et Duran ne laissaient rien au hasard. Le second n?est autre que le champion du monde WBC des superwelters. Gérant parfaitement sa carrière, Azumah avait gravi tous les échelons pour atteindre la gloire après un riche parcours de 39 combats, dont 32 victoires (28 K.-O., 5 nuls et 2 défaites), avec en prime un mémorable Azumah - Fennech. Ce jour-là, Nelson Azumah avait pris le meilleur sur l?Australien Jeff Fennech dans un combat de très haut niveau. La Tunisie, cette école de boxe amateur, a signé, elle aussi, le tableau des palmarès grâce à son champion du monde le très agile Bouali. Dans la catégorie «reine» de la boxe, le poids lourd sud-africain, l?impressionnant Botha s?est frayé un chemin parmi les grands. Malgré la présence des géants de la catégorie, le grand blanc d?Afrique s?est tout de même imposé, allant jusqu?à affronter le mythique Mike Tyson. Après l?athlétisme et le football, le noble art africain s?ouvre au monde et dans le réservoir de pugilistes, nombreux sont ceux qui n?attendent que leur chance pour s?affirmer. Disons aussi que l'avenir de la boxe appartient à l?Afrique.