Rien ne va plus à l'Institut national spécialisé de la formation professionnelle (Insfp) de Oued Aïssi. Depuis samedi, l'établissement est paralysé par une grève illimitée des travailleurs à la suite de la révocation d'un enseignant accusé de harcèlement sexuel à l'encontre d'une stagiaire. Dans une déclaration transmise à notre rédaction, le collectif des travailleurs explique son recours à cette action de protestation à la suite de la décision prise par la direction de l'institut. «Nous avons accueilli avec beaucoup de tristesse et de colère la décision de révocation de notre collègue Djamel Zenaïdi à la suite de son accusation par une stagiaire de harcèlement, et ce, après proclamation des résultats des examens de rattrapage. Nous sommes convaincus que cette décision n'est que le dernier acte d'un scénario dont l'exécution remonte à juin 2007, date à laquelle il a été mis fin à ses fonctions en qualité de DES», relèvent les travailleurs de l'Insfp. Et d'ajouter : «Nous le déclarons haut et fort : M. Zenaïdi, après 19 ans de service, fait l'objet d'une redoutable machination et d'un acharnement sans égal.» Selon eux, l'accusation portée contre l'enseignant n'a jamais été prouvée. «Tous les témoignages en rapport direct avec le dossier restent vagues et manquent de cohérence, y compris celui de la stagiaire elle-même qui s'est rétractée sur une partie des accusations.» Partant de là, le collectif des travailleurs exige : la réhabilitation immédiate et sans condition de son collègue, l'arrêt immédiat des pressions exercées sur certains travailleurs et la constitution d'une commission d'enquête pour faire toute la lumière sur cette affaire. Pour leur part, les stagiaires de l'institut ont rendu public un communiqué dans lequel ils ont exprimé leur adhésion au mouvement de grève enclenché par les travailleurs et apporté leur soutien à l'enseignant suspendu. «M. Zenaïdi est enseignant à l'institut depuis presque une vingtaine d'années, avec son abnégation et, surtout son savoir-faire, il a réussi avec l'aide indéfectible de ses collègues, à remettre l'institut sur les rails», ont-ils relevé tout en soulignant que les enseignants et les stagiaires «ont tous confirmé le comportement exemplaire de Djamel Zenaïdi, aussi bien sur le plan pédagogique que sur le plan administratif».