Espoir n Quelques années après leur installation dans cette bourgade, les familles ont aussitôt entrepris des démarches auprès des autorités pour acquérir des logements décents et dignes de tout Algérien ayant combattu pour l'indépendance de son pays. Ces demandes ont rarement été prises en compte. Les préaffectations qui leur ont été adressées à deux reprises n'ont pas été respectées, déplore-t-on. Après le séisme de 1989, en effet, l'APC de Oued Koreiche s'est engagée à prendre en charge le problème de ces citoyens au même titre que tous ceux qui ont été touchés par cette catastrophe naturelle. C'est ainsi que dans le cadre du plan de relogement prioritaire établi par la wilaya d'Alger et après que la commission ad hoc eut retenu leur candidature, les habitants du bidonville Fontaine-Fraîche ont reçu des notifications de préaffectation vers leurs nouveaux logements. Les intéressés étaient toutefois appelés à une participation financière. Cet apport personnel sera versé dans le programme desdits logements. 18 ans sont passés, ces familles ont leur logement mais sur… papier seulement. «Elles ont un sacré culot, ces autorités... !», s'indigne Ami Kouider, 80 ans. Il est là depuis 1962, reçu de loyer en main, sur lequel, on peut lire le montant de 160 DA ! Dans la préaffectation, «ils ont même pris la peine de préciser que dans le cas ou une possibilité de recasement plus rapide devrait intervenir en dehors de ce programme spécial, nous serions prioritaires», déclare Rachid Mseles, président de l'association Amel. Las d'attendre et révoltés par les éternelles balivernes des responsables qui se sont succédé à la tête de cette APC, les habitants se sont organisés en comité de quartier et ont entrepris de nouvelles démarches auprès des autorités. C'est dans ce contexte, qu'en 2005 un projet pour la réalisation de 700 logements dont la plupart étaient destinés à reloger les occupants de ce bidonville, devait voir le jour. Epuisés par les promesses de l'administration qui à chaque rendez-vous électoral leur promet monts et merveilles, les habitants pensaient que cette fois était la bonne. Ils allaient réellement être relogés. Seulement voilà ! Cette lueur d'espoir n'a pas tardé à s'éclipser. Le désespoir et la détresse reprennent le dessus. Et de toute évidence, ce ne sont pas les arguments qui manquent chez les autorités ! Pour ces dernières, la décision d'arrêter ce projet tient au fait que le terrain sur lequel devaient être construits ces logements posait un problème de topographie. C'était un terrain glissant. Pourtant, c'est sur cette même parcelle qu'un centre de formation féminin voit le jour quelques mois plus tard. Bidonville maudit ? Les habitants n'ont pas le moindre doute là dessus : Seules quelques familles ont été relogées depuis les années soixante.