Paradoxe n Curieusement sur un parc national de 6,5 millions de logements, 700 000 sont inoccupés, alors qu'on parle de 40 000 habitations précaires pour la seule wilaya d'Alger, selon le recensement préliminaire des services concernés. Ce chiffre, assure le wali d'Alger Mohamed Addou, n'a rien à voir avec «les vagues d'immigrations successives qu'a connues Alger ces dernières années». En situation sociale et sanitaire précaire, cette population doit constituer la priorité majeure des collectivités locales, a soutenu M. Addou auprès des présidents des Assemblées populaires communales (APC). Le phénomène de l'habitat précaire et des bidonvilles qui a dangereusement pris de l'ampleur à Alger-Centre est, étroitement lié à l'inefficacité prouvée des assemblées qui peinent à contrecarrer et à maîtriser cette prolifération. Et de surcroît contraint certains quartiers, pourtant stratégiques, à demeurer à la traîne en terme de développement. Devant cette situation préoccupante, l'Etat a, dans le cadre de sa politique d'éradication de l'habitat précaire, annoncé la réalisation de 140 000 logements sur l'ensemble du territoire national au profit de ces populations en quête d'un logement décent. Ce programme, à en croire les autorités, reste bien distinct du programme d'un million de logements annoncé par le chef de l'Etat. Mais le problème ne se pose guère dans les déclarations et les programmes qui, ambitieux en théorie, tardent souvent à voir le jour sur le terrain. Et surtout à satisfaire ces milliers de familles vivant dans des situations des plus précaires. Pour le ministre de l'Habitat, Noureddine Moussa, en tout cas l'année 2008 sera décisive dans la réalisation des programmes de logements inscrits au titre du plan quinquennal 2005-2009, visant, entre autres, la résorption progressive de l'habitat précaire et la relance de l'habitat rural. Selon lui, l'Etat s'est fixé comme priorité de reloger les occupants de ces chalets mis en place provisoirement pour abriter les sinistrés des catastrophes naturelles ayant frappé la capitale et ses environs ces dernières années, notamment les inondations du 10 novembre 2001 et le séisme du 23 mai 2003. S'agissant, cependant, des habitations précaires et des bidonvilles, le ministre a assuré qu'ils figurent parmi les priorités de son département et des pouvoirs publics en général. Il a toutefois, indiqué que la prise en charge de ces cas sera dans le cadre de nouveaux dispositifs. Il s'agit principalement du logement socioparticipatif (LSP) ou le système de location-vente financé par la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (Cnep). On parle aujourd'hui de la livraison de 13 171 logements en 2008 pour la wilaya d'Alger, alors que les prévisions tablent sur le lancement de 18 405 logements. Il reste à souhaiter que les habitants de la cité Polbier à Fontaîne-Fraîche soient parmi les bénéficiaires.