Mohamed Kebir Addou a fustigé les P/APC qui ont brillé par leur absence lors des dernières émeutes. “Où sont les élus qui, à chaque fois que leur présence s'impose, brillent par leur absence sur le terrain ? Hier à Zaâtcha, les émeutiers ont été reçus par le chef de cabinet de la wilaya. Nous n'avons pas besoin de répéter que ce problème ne peut être réglé que par une seule partie qui est la wilaya déléguée ou la wilaya. Nous sommes tous concernés par cette question d'une extrême importance. De l'administration centrale, aux élus locaux, aux comités de quartier jusqu'aux simples citoyens ; chaque partie a son rôle à jouer pour la réussite d'une opération de relogement et nous savons tous le poids des élus du peuple dans pareille action”, tenait à rappeler le wali d'Alger dans son intervention à la session ordinaire de l'APW consacrée hier à la présentation du dossier formation professionnelle, insertion des jeunes et emploi. Son intervention a été essentiellement axée sur le programme de relogement concernant notamment la résorption de l'habitat précaire. Tout en condamnant le recours par certains citoyens aux émeutes et les formes de violence qui en résultent, il a fait lecture du programme de relogement pour la wilaya d'Alger. “Nous réceptionnerons plus de 10 000 logements entre mars et octobre, ce qui nous permettra de reloger autant de familles avant la fin de l'année en cours. Dès la semaine prochaine, cette opération sera entamée au profit de certains quartiers de la capitale. Elle s'étendra progressivement aux autres quartiers recensés dans ce cadre. Ce programme qui touche les formules social-locative et social-participative s'étendra en effet à toutes les communes de la wilaya où des sites d'habitat précaire existent. Pour des raisons évidentes, la priorité est donnée aux quartiers situés au centre de la capitale dans une première étape ; je sais qu'on ne peut éviter l'interrogation de savoir que le chiffre avancé de 10 000 unités reste insuffisant devant la demande, mais je me dois de rappeler que le programme de relogement initié par le président de la République est ambitieux quand on sait qu'il englobe plus de 50 000 logements.” Ces logements sont destinés, explique le wali, à la résorption de l'habitat précaire au centre de la capitale et dans la périphérie, au relogement des familles habitant des immeubles menaçant ruine, celles qui continuent de loger dans les douérates vétustes de la Casbah, la résorption progressive des chalets, les familles logées dans des bidonvilles situés à l'intérieur de certains cimetières (El-Alia, Sidi-Yahia) depuis des décennies et enfin à l'éradication des constructions illicites au niveau des terrasses et des caves. Constructions qui, faut-il le rappeler, ont été pour beaucoup dans la déstabilisation des immeubles et même dans leur effondrement. Le wali a toutefois durci le ton pour avertir que tous les sites sont recensés et les occupants connus. “Pas de place pour la fraude et le passe-droit. À Diar Echems, on a trouvé que certaines baraques servent de garages aux motocyclettes. À cet effet, nous rappelons que l'opération de relogement se fera en toute transparence, en présence des comités de quartier ; les élus locaux étant directement concernés, ils sont chargés du suivi de cette opération aux côtés des walis délégués”, dira-t-il clairement et de rappeler que depuis 2004, plus de 5 000 habitations précaires ont été éradiquées. “L'opération demande de la patience, de la compréhension et de la discipline. Couper la route en brûlant des pneus et en pensant faire la pression sur les autorités est une erreur monumentale ; c'est vrai que les portes du dialogue n'ont jamais été fermées mais celui qui se manifeste par la violence trouvera l'Etat en face de lui. On ne gère pas ce genre de problèmes dans ou par la rue. Les priorités sont déterminées par la wilaya en fonction des impératifs de l'Etat. Pour moi, c'est de la manipulation pure que de dire que les gens de Diar Echems ont obtenu ce qu'ils voulaient parce qu'ils ont recouru à la violence. C'est un mensonge éhonté. On ne peut pas justifier la violence responsable par des paroles responsables”, souligne le wali qui a également rappelé à l'occasion que “la question du relogement est prise très au sérieux par les pouvoirs publics. Nous avons procédé au relogement de 300 familles le 14 janvier dernier, le jour même où tous les Algériens étaient branchés sur le match contre l'Egypte”, dira-t-il pour étayer ses propos. Il est vrai qu'une simple opération de relogement nécessite au bas mot pas moins de 1 000 camions, 4 000 agents des collectivités locales sans parler de la mobilisation d'une bonne partie de l'administration pour le suivi. En somme, la wilaya d'Alger entamera dès la semaine prochaine un long programme de relogement qui concernera les quartiers Diar Echems, les habitations précaires du Val d'Hydra, Zaâtcha, Gué de Constantine, Staouéli et bien d'autres bidonvilles situés intra-muros. Une opération qui concerne l'éradication de l'habitat précaire dont l'Etat a consacré 5 500 logements pour la capitale.