Générosité n Toutes ces femmes nous réservent un accueil chaleureux qui ne peut nous laisser indifférents. Un accueil qu'elles auraient certainement voulu réserver chez elles à des invités. On passe au grand quartier des femmes à la prison d'El-Harrach. Propreté et calme absolus. assises dans la cour, certaines femmes profitent du soleil matinal. Les unes la maina sous le menton, les autres chuchotent discrètement tandis que d'autres encore très jeunes, ne dépassant pas la trentaine, jouent au baby-foot dans la salle de sport et de loisirs. Un peu plus loin, c'est la petite bibliothèque où de nombreuses femmes sont en train de feuilleter et de lire des livres en arabe et en français. «vous voyez, on passe notre temps libre ici. Et thaqafa (la culture) c'est bien», nous dit une détenue, la quarantaine avec un large sourire. Le bruit des séchoirs et des discussions des femmes nous attirent vers la salle de coiffure où 15 détenues prennent des cours pratiques de coiffure. A côté, en revanche, la classe de broderie et de couture est très calme. Les 26 détenues sont concentrées à tracer et à broder leurs tissus en mettant en valeur le savoir-faire acquis en prison. Toutes ces femmes nous réservent un accueil chaleureux qui ne peut nous laisser indifférents. Un accueil qu'elles auraient certainement voulu réserver chez elles à des invités que nous aurions pu être. «elles travaillent et apprennent sans relâche pour être prêtes à affronter la vie dès leur sortie», nous explique encore la responsable du quartier femmes. Les ateliers de couture, de broderie et de travaux manuels ont permis la vente de certaines réalisations des détenues lors des différentes expositions chapeautées par le ministère de tutelle et organisées par les établissements pénitentiaires tel le 4e salon des travaux des détenus tenu au début de l'été dernier au Palais de la culture «les détenues ont bénéficié de sommes d'argent symboliques», nous informe la responsable du quartier des femmes. Le seul souci de ces femmes, selon elle, c'est d'avoir une autre chance dans la société pour leur permettre de se réinsérer facilement. «nous avons beaucoup appris ici. Je me suis partie de zéro et voyez ce que je peux faire», se félicite l'une des détenues, en nous montrant ce qu'elle venait de réaliser en face de son micro-ordinateur. Cette section regroupe actuellement 14 stagiaires futures opératrices de saisie. «Elles comptent, dès aujourd'hui, monter leurs propres projets dès leur sortie dans le cadre des dispositifs des microcrédits Ansej, Angem. «Elles font des efforts pour apprendre et décrocher des diplômes», reprend la responsable qui nous révèle aussi que les diplômes du Cfpa agréés par l'Etat, ont permis à certaines détenues, sans nous donner de chiffres, d'ouvrir des salons de coiffure et à d'autres de faire de la couture pour leur propre compte alors qu'elles ne savaient rien à leur entrée en prison.