Tradition n La région était depuis les temps les plus reculés, réputée pour son oléiculture. Les historiens rapportent même que ses habitants troquaient, avec les Romains, l'huile d'olive contre un droit de passage vers les régions du Tell occupées alors par ces derniers. Lorsque les Hammadites établissent leur dynastie dans la zone montagneuse de Maâdhid, ils avaient continué à entretenir cette culture, notamment dans les parties basses de la région. Leurs successeurs, les Fatimides, firent de même au point que l'huile d'olive était devenue l'une des principales denrées marchandes. Pour des raisons qui restent encore à élucider par les historiens, la culture de l'olivier a fini, dans les périodes qui suivirent, par régresser considérablement. Durant les années 1970, une tentative de ressusciter cette spéculation est menée par l'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, (FAO). L'expérience demeurera limitée à la localité de Zitoune, la bien nommée, chevauchant les trois communes de Maâdhid, Metarfa et Ouled Derradj. Survivance du passé prestigieux de l'oléiculture dans la région, un vieux proverbe local dit : «Ousbor ya ana hata yedji zit magra». Traduction littérale : «Patiente, ô moi, jusqu'à ce qu'arrive l'huile de Magra». L'huile d'olive de la localité de Magra serait, selon la tradition populaire, d'une qualité exceptionnelle, en raison, explique-t-on, de l'absence de gelée et de la chaleur de la région. La tendance générale durant les années 1970 qui connurent la mise en œuvre de la réforme agraire est marquée, se souviennent les agriculteurs locaux, par l'abandon massif de l'essentiel des activités agricoles traditionnelles, y compris l'arboriculture fruitière comme celle des abricotiers qui était plus répandue que celle des oliviers. Durant les deux décennies 1970 et 1980, la seule action entreprise fut celle lancée par la FAO. Jusqu'à récemment encore, l'idée la plus répandue parmi les paysans était que la rentabilité de la culture de l'olivier était bien trop mince pour que cela vaille la peine, un quintal d'olives ne rapportant que 2 000 DA. Aussi, la mise en valeur du vaste périmètre de Maâdher Boussaâda dans le cadre du programme d'accès à la propriété foncière agricole a-t-il connu le développement d'arboricultures fruitières autres que des oliviers. Le fait qu'un olivier ne donne des fruits qu'après une dizaine d'années, dissuadait également les agriculteurs. Un autre frein d'ordre psychologique était pour eux, disent-ils, l'impossibilité de rivaliser avec les oléiculteurs de Kabylie ou encore de l'ouest du pays, notamment Relizane. Cette situation a alors fait que les oliviers ne servaient plus que comme clôtures ou brise-vents pour les vergers, affirment des agriculteurs qui signalent que c'est cette utilisation qui leur avait fait découvrir les caractéristiques de cet arbre rustique, solide comme le roc mais à l'allure d'éternel tourmenté, résistant à la sécheresse et poussant même sur les sols les plus pauvres et les plus fragiles. Lancé en 1999, le programme de soutien agricole pour le développement des oliviers, appuyé par un travail de vulgarisation, portera la surface oléicole de la wilaya de quelques centaines d'hectares en 1999 à 2 468 ha en 2007, dont 980 ha de vergers producteurs. Avec un rendement de 20 quintaux par ha, cette arboriculture fait de M'sila une des deux wilayas du pays auxquelles est réservé le soutien public exclusif pour cette culture, à en croire les services locaux de l'agriculture.