Incidence n La baisse de la production apicole en 2007 a imparablement induit un renchérissement du miel, dont le prix du kilogramme a dépassé le pic de 2 500 DA, affirment les professionnels. Cette flambée, à l'évidence, n'arrange ni les consommateurs, dont beaucoup l'utilisent pour ses vertus thérapeutiques, ni les exploitants qui peinent à écouler leurs produits, d'autant qu'ils sont soumis à une rude concurrence du miel d'importation de moindre qualité, certes, mais nettement meilleur marché, selon un avis partagé de ces professionnels. Durant l'année 2007, seulement 120 000 quintaux ont été produits contre 145 000 en 2006. Un chiffre estimé «en dessous» de la moyenne nationale, qui, ramené à l'échelle d'une ruche prend des proportions tout à fait dérisoires, selon la direction des services agricoles, qui fait cas d'une production moyenne de 3 kg par ruche à l'année, contre 9 au niveau national. A l'origine de cette baisse, plusieurs facteurs, dont le plus couramment évoqué, sont les conditions climatiques sévères ayant caractérisé la wilaya ces dernières années. Outre l'enneigement exceptionnel de l'hiver 2005 qui a laissé beaucoup de séquelles, les apiculteurs ont dû subir depuis 2006, les effets alternatifs ou combinés de la sécheresse et des incendies d'été qui ont valu, selon l'estimation de M. Ouali, président de l'Association des apiculteurs, «la destruction de 60% du rucher.» «La gravité de la situation a été telle que des dizaines d'exploitants ont dû mettre la clé sous le paillasson et laisser tomber délibérément l'activité», a-t-il affirmé, soulignant que «leur abandon a concouru naturellement au tassement de la récolte». Pris au dépourvu par la nature capricieuse et par ces «sinistres» (neige et incendies) et n'ayant pas contracté d'assurance, pour ses clauses et son coût inadaptés, a-t-il expliqué, ils ont fini par lâcher prise, d'autant que nombre d'entre eux, visiblement, étaient novices dans le domaine. Mais dans tous les cas de figure, notera-t-il, la nature fort capricieuse, a largement contribué au déficit de la production. Cette décrue a été, par ailleurs, favorisé par la maladie ou les maladies. La varroase, un acarien qui se nourrit de l'hémolymphe des abeilles est la plus répandue, mais aussi accessoirement la nosémose, (maladie parasitaire), l'acariose (acarien nuisible pour les jeunes abeilles de moins de 10 jours) ou la loque américaine. «A des degrés divers, elles ont fait des ravages au niveau des essaimages et réduit furieusement le cheptel», a indiqué M. Ouali, soulignant toutefois que «certains exploitants n'appliquent pas» les traitements d'usage en raison «du prix élevé des vaccins». «Une pochette de varroa a piston coûte 200 DA, et ce, pour le traitement de 5 ruches seulement. C'est énorme, d'autant qu'en raison de la propagation et de la persistance de la maladie, les apiculteurs sont tenus de traiter deux fois par an», a-t-il déploré. Le renchérissement du matériel et des intrants apiaires est, par ailleurs, parmi les facteurs favorisant cette situation. «Il faut un bon nourrissement en hiver pour arriver au printemps avec un cheptel en bonne santé», soutient le président de l'Association des apiculteurs, qui signale que la constitution de provisions «n'est pas aisée», connaissant le prix du sucre sur le marché.