Résumé de la 16e partie n Le 10 juin, la Cour de cassation ordonne que le dossier soit traité devant la Cour d'assises de la Gironde, à Bordeaux. Marie est transférée vers la prison de Bordeaux. Les nouvelles expertises ne sont pas aussi claires que celles de 1949, mais elles laissent subsister le doute. Le premier expert à se produire est le professeur Piédelièvre, président du comité de la nouvelle expertise. — Un examen, déclare-t-il, qui porte sur un magma d'organes en putréfaction ne peut être vigoureux ! Et surtout ne peut apporter de résultats certains ! Le second expert, le professeur Fabre, émet la même opinion. — En fait, dit-il, un cadavre peut contenir plus d'arsenic qu'il n'en avait, au moment de sa mort ! C'est alors que l'avocat de la défense, Maître Gautrat le prend à partie. — Monsieur le professeur, si j'enterre un chien dans le cimetière de Loudun et que trois années après, je déterre son cadavre. Vais-je trouver, dans son corps, une quantité d'arsenic plus forte que celle qu'il y aurait avant sa mort ? Le professeur hésite. — Je ne saurais le dire ! L'avocat se retourne vers les jurés. — Si vous, le savant, ne le savez pas, comment voulez-vous que messieurs les jurés, ici présents, le sachent ? — Il y a présence d'arsenic ? — Vous venez de dire que l'on ne peut avoir une quantité d'arsenic moindre à la mort, et une autre plus forte ! — Il faut faire des expériences ! L'avocat se retourne vers les jurés. — N'est-ce pas ce que nous avions demandé à ces doctes savants ? Et il dit qu'il ne saurait répondre à la question ! Le professeur Piédelièvre retourne à la barre. — On ne peut, en médecine légale, que donner des indications générales… — Y a-t-il des traces d'arsenic dans les organes que vous avez examinés ? — Certains débris sont contestables ! Mais dans les cheveux, on a retrouvé une masse importante d'arsenic, ce qui montre une absorption également massive ! Le professeur Kohn-Abrest a effectué l'analyse des certains organes du beau-père de Marie. — Vous avez trouvé 11,9 mg d'arsenic dans un prélèvement de côte de Marcelin Besnard… — Oui, dit le professeur — Mais dans le rapport ce chiffre est devenu 25 mg. Est-ce normal ? — Pour le résultat final, c'est la même chose ! L'avocat secoue la tête. — Pas pour les jurés ! Le professeur ne sait quoi répondre (à suivre...)