L'élevage camelin est en régression dans la wilaya de M'sila à cause de nombreuses difficultés, dont notamment une «compétition» sur les zones de pâturage avec les éleveurs ovins possédant ou louant l'essentiel de ces aires de pacage. Le nombre d'éleveurs camelins a régressé considérablement au cours de ces dernières années pour se situer actuellement aux alentours de trente. Pour les responsables de la Chambre locale de l'agriculture, «il n'existe aucune statistique sur cet élevage», pourtant très ancien. Les éleveurs de camélidés sillonnent présentement les étendues situées entre les communes de Souama et Sidi-Aïssa en passant par Sidi-Hajras, Aïn Lahjal et Khtouti Sed El-Djir. Selon des éleveurs, la concentration de cet élevage dans ces zones, s'explique par la pluviométrie importante qui favorise la régénération rapide des parcours. Toutefois, ils affirment que leur activité est, aujourd'hui plus que jamais, menacée de disparition du fait que les zones de pâturage qui leur sont réservées n'arrivent plus à satisfaire les besoins de leur cheptel. L'absence de soutien public à cette activité, notamment dans la conjoncture actuelle marquée par une augmentation des prix des aliments de bétail, y est également pour quelque chose, selon éleveurs. En outre, la traditionnelle transhumance qui les conduisait par le passé, durant le printemps, vers les régions du tell, est devenue, pour eux, quasi impossible à cause du coût élevé du transport et de la location des pâturages. L'abattage des jeunes chamelons, dont la viande est très prisée dans les villes sahariennes en raison de son prix abordable, constitue une autre contrainte pour le développement de cet élevage. Pour les éleveurs, cette vente devient inéluctable pour pouvoir louer des parcours ou encore acheter des aliments pour le reste du troupeau. Selon des responsables du Haut-Commissariat pour le développement de la steppe (Hcds), l'abattage a, à lui seul, réduit de 40% le cheptel de la wilaya au cours de ces dernières années. Ils estiment actuellement le cheptel local à seulement 500 dromadaires. Ce nombre risque de diminuer de moitié dans les dix prochaines années au rythme où vont les choses, avertissent-ils.