Chiffres n Presque 6 millions d'Algériens risquent d'être atteints par une maladie rénale. Si cette maladie n'est pas dépistée et traitée précocement, elle entraîne l'insuffisance rénale chronique terminale (Irct). Le nombre d'Algériens arrivant à ce stade est estimé à 4 500 par an. C'est le constat fait, hier par des éminents médecins, néphrologues de la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation (Sandt), lors d'une conférence-débat organisée au forum d'El Moudjahid. Cette rencontre s'est tenue à l'occasion de la Journée mondiale du rein célébrée le 13 mars de chaque année. Une opportunité pour la Sandt de lancer un appel urgent aux acteurs impliqués dans la prise en charge de cette affection, à savoir le ministère de la Santé, les caisses de sécurité sociale, les représentants des néphrologues et les associations de malades pour tenir de véritables assises de la néphrologie à même de gérer ce problème de santé publique. Le professeur Rayan, secrétaire de la Sandt a fait le bilan de 28 années (1978-2007) de prise en charge de cette pathologie, mettant en exergue sa gravité et sa propagation en Algérie, ce qui revient à sensibiliser les citoyens à mieux connaître leurs reins, surtout les diabétiques et les hypertendus qui présentent des facteurs de risque. «La Sandt demande au ministre de la Santé de réactiver le comité national de néphrologie, pour élaborer un programme national de prévention de l'IRCT. Rayen estime qu'il existe près de 10 000 personnes atteintes par la maladie en Algérie. En outre, il précisé que la prise en charge de l'insuffisance rénale coûte très cher. «Le coût, varie entre 7 000 et 12 000 DA quand on multiplie cela par trois séances par semaine, 52 semaines dans l'année, c'est faramineux». Indique-t-il. Néanmoins, le professeur Rayen ajoute qu'il y a une tendance vers la réduction des coûts avec la génération des produits génériques. Il a souligné par ailleurs que le nombre de malades traités par cette technique est de 330 au niveau des centres d'Alger et que la prise en charge de l'insuffisance rénale représente 2,5 à 3% du budget du ministère de la Santé soit 40 à 50 millions de dollars. De son côté, le professeur Boukhari, président de la Sandt a lancé un appel de solidarité pour les Palestiniens dialysés à Ghaza. Il a signalé, par ailleurs, l'organisation du 10e congrès arabe de néphrologie, qui se déroulera à l'hôtel El-Aurassi du 12 au 15 avril prochain. La question de la transplantation rénale a été abordée longuement par le docteur Benabadji. En ce sens, l'intervenant a signalé que rien que pour l'année dernière 116 transplantations rénales ont été réalisées dans 12 centres greffeurs. Il a noté en outre que 300 néphrologues vivent à l'étranger alors qu'il y a pénurie de spécialistes en Algérie.