Des dizaines de milliers de personnes, en majorité des jeunes, ont défilé, hier, samedi, dans les rues de Bari (sud de l'Italie) à l'occasion de la Journée de la mémoire pour les victimes de la mafia, au sein d'un cortège empreint d'émotion, ont indiqué les médias italiens. «Les mafias doivent sortir de nos vies» ou encore «Ensemble pour nous souvenir et changer», proclamaient les banderoles qui ont ouvert la 13e édition de cette marche à laquelle ont participé «plus 100 000 personnes» selon les organisateurs. Depuis la tribune ont été égrenés un à un les noms de plusieurs centaines de victimes de la mafia, tandis qu'un prêtre, président de Libera, la principale association antimafia italienne, et Nichi Vendola, président de la région des Pouilles, ont, tous les deux, pleuré lors de leur intervention, a rapporté l'agence Ansa. Les manifestants ont notamment rendu hommage au petit Giuseppe Di Matteo, garçonnet de 11 ans et fils d'un collaborateur de justice, qui fut enlevé par la mafia sicilienne qui l'étrangla puis plongea son corps dans l'acide en 1996 au terme de 779 jours de captivité. «Nous demandons à l'Etat, aux institutions, aux administrations de faire leur part. Nous devons prendre conscience que le changement a besoin de nos choix, de notre courage», a déclaré Don Ciotti, figure emblématique de la lutte contre la mafia. «Le plus touchant est la présence de tant de jeunes, qui est un signal fondamental parce que tout part d'eux. Il faut éradiquer la culture de la mafia. C'est indubitablement une lutte longue et difficile, et on la gagnera seulement s'il y a un nouveau sursaut qui vient de la société», a souligné le ministre des Affaires étrangères Massimo D'Alema.