Assurance n Cette décision ne signifie toutefois pas la rupture des relations avec la Syrie, a souligné M. Aridi, invitant les pays arabes à œuvrer à l'amélioration des liens entre Beyrouth et Damas. Le Liban ne participera pas au sommet de la Ligue arabe prévu à Damas samedi et dimanche en raison de l'implication de la Syrie dans la crise libanaise, a annoncé, hier, mardi, le gouvernement libanais. «Le Conseil des ministres a décidé que le Liban ne participerait pas au sommet», a annoncé le ministre de l'Information, Ghazi Aridi, à l'issue d'une réunion du cabinet consacrée à cette question. «Il s'agit d'un précédent regrettable qui nous a été imposé», a-t-il ajouté, accusant la Syrie d'imposer une vacance à la présidence, de fermer les portes du Parlement et de mener une campagne de dénigrement à l'égard du gouvernement. «Le Conseil des ministres réaffirme que le Liban doit être représenté à n'importe quel sommet par un président de la République, que les Libanais refusent d'accepter le statu quo actuel et que le Liban subit une injustice dans le cadre des relations libano-syriennes», a expliqué le ministre. Cette décision ne signifie toutefois pas la rupture des relations avec la Syrie, a souligné M. Aridi, invitant les pays arabes à œuvrer à l'amélioration des liens entre Beyrouth et Damas. Plus tôt, un responsable gouvernemental avait indiqué qu'aucun représentant libanais n'irait à Damas. «Cela ne veut pas dire que nous n'enverrons pas de message qui serait lu aux participants au sommet», avait-il ajouté. Le Liban, sans chef d'Etat depuis la fin novembre, est en proie à une crise politique depuis plus d'un an en raison des profondes divergences entre la majorité antisyrienne, soutenue par l'Occident et l'Arabie saoudite, et l'opposition, emmenée par le Hezbollah chiite et appuyée par Damas et l'Iran. La Syrie, ancienne puissance de tutelle au Liban pendant près de trois décennies, est accusée par la majorité de bloquer l'élection d'un nouveau président. La crise libanaise devait être le principal thème de discussion du sommet de la Ligue arabe. Le secrétaire général de l'organisation, Amr Moussa, avait demandé lundi aux Libanais de participer au sommet. l L'Arabie saoudite qui, avec l'Egypte, soutient la majorité et le gouvernement de Fouad Siniora, a annoncé, hier, que ni le roi Abdallah ni le chef de la diplomatie Saoud al-Fayçal, qui remplace d'habitude le roi, ne se déplaceraient à Damas. L'Egypte, de son côté, n'a pas encore annoncé qui la représenterait au sommet. La monarchie pétrolière et Le Caire avaient lié le niveau de leur participation au sommet arabe à l'élection d'un président libanais. La session parlementaire prévue hier pour l'élection a été reportée pour la 17e fois depuis septembre dernier. Une nouvelle session doit avoir lieu le 22 avril. Dans une tentative de calmer le jeu, Damas avait adressé jeudi une invitation au Premier ministre libanais Fouad Siniora. La Syrie est accusée par la majorité d'être derrière le meurtre de personnalités anti-syriennes depuis l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, en 2005, ce que nie Damas. La majorité soutient plus largement qu'elle déstabilise le Liban en vue d'y regagner son influence. Plusieurs dirigeants de la majorité ont refusé que le Liban participe au sommet, notamment le leader druze Walid Joumblatt. «Nous n'irons pas à Damas ni n'accepterons les ordres du régime syrien», avait-il affirmé il y a une semaine.