La Confédération nationale du patronat algérien (Cnpa) dénonce la situation économique et sociale actuelle : envolée des prix, érosion du pouvoir d'achat… Excluant l'éventualité d'une tripartite pour l'heure, elle estime que si celle-ci devait avoir lieu, ce serait pour prendre des mesures d'urgence par rapport à ces problèmes. «On ne peut pas s'attendre à une tripartite lorsqu'il y a le feu à la baraque !», a déclaré le président de la Confédération nationale du patronat algérien (Cnpa) qui intervenait ce matin sur les ondes de la Chaîne III. Accusant le gouvernement de ne pas avoir tenu ses engagements, il a affirmé que les volets de la dernière tripartite ne sont pas encore mis en œuvre. Ces engagements non tenus ont trait notamment à la mise à niveau des entreprises qui constitue la première préoccupation du patronat. Mais aussi à l'association du patronat dans les décisions importantes. Pour Mohand Saïd Naït Abdelaziz, si une tripartite devait avoir lieu ce serait pour prendre un certain nombre de mesures pour résoudre des problèmes qui se posent actuellement (dégradation du pouvoir d'achat, envolée des prix…). «On ne peut pas attendre quatre ans pour organiser une tripartite. Il faut une réunion mensuelle avec les partenaires sociaux de manière à faire une évaluation de la situation et prendre des mesures d'urgence», a-t-il expliqué. Revenant sur les engagements du gouvernement, M. Naït Abdelaziz a expliqué que le pacte économique et social présente «un vrai problème». «Les trois parties se sont engagées sur un nombre d'objectifs, et on doit suivre l'évaluation de la mise en œuvre des décisions prises. Il y a des choses à revoir dans ce pacte…», a souligné l'intervenant qui a accusé aussi le gouvernement «d'ignorer le rôle du patronat et de ne pas prendre en considération son rôle en omettant sa vision des choses et ses propositions». Le problème de l'Algérie est celui de mettre en œuvre des décisions politiques. M. Naït Abdelaziz a cité l'exemple de la décision prise lors de la dernière tripartite et qui concernait la tenue d'une rencontre mensuelle régulièrement entre le chef du gouvernement, le SG de l'Ugta et le président du patronat. «Ce qui n'a jamais été réalisé. Alors que le pacte économique et social doit constituer pour les trois parties un document de référence pour lequel le président de la République lui-même s'est impliqué en appelant les partenaires sociaux à intensifier le dialogue et la concertation. Mais après quoi, le gouvernement laisse reposer dans ses tiroirs toutes ces décisions...», s'est indigné le président de la Cnpa tout en appelant à ce que les choses et les méthodes d'agir soient revues pour que chaque partie respecte ses engagements. S'étalant toujours sur le désengagement du gouvernement, le patron de la Cnpa a dit qu'il «aurait aimé entendre le ministre de l'Industrie et de la Participation lors de sa rencontre avec les entreprises dire que le dossier concernant la mise à niveau des entreprises est une opération inscrite dans le pacte économique et social». L'intervenant a encore cité d'autres domaines où le gouvernement s'est désengagé, à savoir le foncier industriel, la révision du taux d'intérêt pour l'investissement à l'intérieur et au Sud du pays et la promotion de la recherche pour le développement de l'entreprise.