Dans la tradition algérienne et maghrébine, l'hiver est généralement divisé en deux périodes, appelées nuits noires (en kabyle udan imellalen, en targui erhed settefen, en arabe : lyali lkahla ou sawda) et en nuits blanches (udan imellalen, erhed mellet, lyali lbaydha). Dans les régions du nord cela comprend 20 jours chacune, mais la position de ces périodes varie d'une région à une autre, la période des nuits noires se situant du début de l'hiver au 1er janvier julien (12 mai en réalité 14 janvier grégorien). C'est une période de froid intense et de vents et, sur les altitudes, de la neige. La période des nuits blanches commence du jour de l'an au début du printemps. L'hiver est toujours là, avec ses frimas et ses pluies, mais il se fait plus doux et les graines commencent à germer. L'hiver, quand les récoltes de l'année ont été bonnes et que la production de figues (ou de dattes) l'a également été, est une phase de repos bien mérité. Mais même quand on a des vivres, on les économise, parce que les prochaines saisons peuvent réserver des surprises. C'est pourquoi, l'hiver est une saison de restriction. Ce n'est que le jour de l'an que l'on se permet de faire bombance, parce que ce jour-là, pour que l'année soit féconde, il faut manger à sa faim ! Au Sahara, c'est également la floraison qui annonce le début des nuits blanches et les sépare des nuits noires, période de froid et de disette.