Raul Castro a fait sauter un verrou particulièrement sensible aux yeux des Cubains : l'accès, dans leur propre pays, aux hôtels jusque-là réservés aux seuls étrangers, troisième mesure en huit jours assouplissant la réglementation très stricte de la société cubaine. Les Cubains qui accèderont à ses hôtels, qui leur étaient interdits, devront payer en devises et aux prix pratiqués pour les étrangers. Après la mise en vente libre des ordinateurs et des téléphones portables la semaine dernière, il s'agit de la mesure la plus symbolique adoptée par le nouveau président cubain, dans le sens d'un assouplissement des réglementations régissant la vie des Cubains. L'interdiction d'entrer dans un hôtel faisait l'objet d'un vif ressentiment de la part de nombre de Cubains qui dénonçaient en privé un «apartheid» et une «discrimination» dans leur propre pays. Raul Castro, dans son discours d'investiture du 24 février, avait promis de lever «dans les prochaines semaines» certaines des «interdictions», «les plus simples», avait-il souligné, qui encombrent à ses yeux l'économie cubaine, entièrement administrée.