Le vent, pour le malade, peut être l'annonce de la guérison. S'il est doux, il calmera la fièvre et les souffrances qui l'affectent. Mais s'il est violent, il lui causera des désagréments, ce sera donc l'annonce d'une aggravation, voire d'une mort prochaine ; mais si le vent tombe, les espoirs d'une amélioration sont conservés. Si un pauvre voit le vent le soulever, ou seulement le bousculer, c'est signe qu'il connaîtra un allégement des ses peines et pourra gagner sa subsistance et celle de sa famille. Pour un voyageur qui s'apprête à voyager par mer : si le vent est doux ou modéré, le navire naviguera dans la sécurité, mais s'il est violent, le bateau connaîtra des pannes et pourrait même faire naufrage. C'est également le signe d'une calamité que de voir le vent s'abattre sur une contrée, arrachant les arbres, détruisant les récoltes, démolissant les maisons. C'est l'annonce de guerres, d'épidémie ou d'épizootie. Un vent doux et rafraîchissant est, en principe, une bonne chose, puisqu'il apporte la paix et la satisfaction, à l'inverse, un vent violent est un châtiment ou l'annonce d'un malheur. Si le vent est suivi de pluies torrentielles qui achèvent d'emporter ce qu'il a laissé ou s'il est accompagné de tonnerre, c'est signe que les dirigeants qui commandent la contrée sont injustes. Un homme est allé retrouver Abû Sa'id, le fameux interprète, et lui a raconté un rêve où il a vu un vent violent s'abattre sur le pays et tout saccager. «Si ton rêve dit vrai, lui dit l'interprète, cela signifie qu'il y aura une guerre qui emportera tout sur son passage.» Une guerre fratricide, entre fractions, ne tarda pas à éclater.