La doyenne des tisseuses du tapis d'Aït Hichem dans la daïra de Aïn El-Hammam, Taous Ben Abdeslam, s'est éteinte jeudi, à l'âge de 103 ans, dans son village natal du même nom, a-t-on appris, vendredi, des proches de la défunte. «Na Taous», veuve du chahid Aït Kaci Azzou, est née en 1905 et fut l'une des premières filles à être scolarisée à l'école de son village construite par son oncle Moh Ath Abdeslam. Elle décrocha le certificat d'études primaires à l'âge de 11 ans, ce qui lui permit de devenir plus tard monitrice dans son village. Elle reçut également une formation dans la tapisserie au sein du centre d'apprentissage artisanal de la localité, avant de commencer à transmettre ce legs culturel à ses semblables en se consacrant à son apprentissage pendant de longues années. En 1965, Taous Ben Abdeslam participa à la Foire internationale du tapis à Paris, où elle représenta l'Algérie. Elle s'est distinguée par plusieurs actions en faveur de la promotion du tapis d'Aït Hichem, qui lui doit d'être sorti de l'anonymat. Un film documentaire, Tige d'une vie, lui a été consacré par le cinéaste Sid-Ali Mazif, où il restitue le parcours de celle qui voua sa vie au service du tapis. «Na Taous» repose, désormais, au cimetière de son village natal d'Aït Hichem, où elle a été inhumée, hier, vendredi, en présence d'une nombreuse foule, dont des artistes et des artisans qui ont tenu à rendre un dernier hommage à la femme aux doigts de fée, comme on la surnommait de son vivant.