Patrimoine n Plus de 100 sites archéologiques remontant aux époques punique, romaine, turque et précoloniale ont été recensés. D'autres vestiges sont confrontés au problème de datation, véritable handicap pour leur classement et restauration, a indiqué le directeur de la culture. Les vestiges archéologiques recensés attestent que cette région a été un lieu de passage des différentes civilisations qui se sont succédé dans le bassin méditerranéen, a expliqué Slimène Djouadi. Des sites antiques comportent toujours des structures encore debout et visibles en surface à proximité d'importantes plantations d'oléastres qui sont considérées par des archéologues comme un résidu des plantations byzantines et romaines. La typologie de ces sites varie allant des fermes, aux huileries, tombes associées aux fermes ou comptoirs commerciaux, relève-t-on. De nombreuses fermes parmi ces sites «ont été partiellement remaniées, restructurées et fortifiées à l'époque byzantine, avec l'usage de blocs antiques disposés en double rangée dominant le territoire», explique-t-on. Le site archéologique de Tebaibia, dans la commune de Roum El-Souk, fait supposer que les structures indiquées étaient destinées à contrôler le passage et à défendre l'établissement en cas d'attaque extérieure. Les deux inscriptions funéraires de Ali-Djeddi, dans la localité de Oued El-Hout, dans la commune de Roum El-Souk, ont permis également de constater les cas d'interaction culturelle entre la population locale et la présence romaine. La stèle figurée de Sidi Trad dans la commune de Zitouna appartient au culte de Saturne Baal et la roue des deux monstres (gorgones) sculptés sur le chapiteau de Sidi Abdallah, dans la même commune, est un exemple de langage nouveau résultant de l'interprétation d'éléments locaux et l'application de systèmes figuratifs mixtes, selon M. Djouadi. Le manque d'informations historiques et épigraphiques «n'a pas permis une datation même approximative des sites archéologiques particulièrement les pressoirs d'olives découverts dans la région d'Oum Tboul, notamment au cap Segleb et Dridir, ou encore les moulins à grain et les dolmens dans la commune de Bougous. De ces sites archéologiques, nous pouvons citer Ksar Lalla Fatma dans la commune frontalière d'El-Aioun qui date de l'époque islamique pré-ottomane. Situé en pleine forêt, ce ksar domine une vaste plaine où sont encore visibles les canalisations d'irrigation et d'alimentation en eau de cette forteresse. Les vestiges de la vieille Calle, dans la commune d'El-Kala, sont autant d'indices révélateurs d'un commerce florissant au XVIe siècle, souligne le directeur de la culture de la wilaya d'El-Tarf qui déplore le problème de datation de certains sites archéologiques qui, estime-t-il, «demeure un handicap pour leur classement, leur revalorisation et leur restauration».